Aujourd’hui, c’est le coronavirus, hier c’était Ebola… Beaucoup de chiffres circulent lors d’une épidémie, et les chiffres sont particulièrement de nature à susciter l’inquiétude. Voici quelques mises en garde.
Un chiffre, c’est bien, mais deux, c’est mieux
«100 morts», ça peut sembler beaucoup. Mais il faut toujours se demander: par rapport à combien de malades? «3% de décès», ce n’est guère mieux: 3% de quoi? Cherchez un deuxième chiffre.
Deux chiffres, c’est bien, mais du contexte, c’est encore mieux
«3% de décès sur 100 000 cas confirmés», c’est mieux qu’un chiffre tout seul. Mais c’est souvent insuffisant: sait-on si les cas confirmés représentent l’ensemble des cas?
Imaginons, par exemple, que les experts en santé publique estiment qu’il y a eu en réalité 300 000 personnes malades, dont 200 000 qui n’ont jamais été recensées. Le taux de décès vient donc de diminuer radicalement. Cherchez les sources qui offrent ce genre de mise en contexte.
Les statistiques toujours chaotiques au début
Il est normal d’avoir des estimations divergentes. Ça peut varier suivant la région, le pays, la méthodologie de la recherche… Il faudra des mois, peut-être des années, avant d’avoir un consensus parmi les experts. Soyez patient.