Les chiffres du coronavirus: quelques mises en garde

Capture d'écran du Daily Mail (Grande-Bretagne) le mois dernier.
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Publié 23/03/2020 par Agence Science-Presse

Aujourd’hui, c’est le coronavirus, hier c’était Ebola… Beaucoup de chiffres circulent lors d’une épidémie, et les chiffres sont particulièrement de nature à susciter l’inquiétude. Voici quelques mises en garde.

Un chiffre, c’est bien, mais deux, c’est mieux 

«100 morts», ça peut sembler beaucoup. Mais il faut toujours se demander: par rapport à combien de malades? «3% de décès», ce n’est guère mieux: 3% de quoi? Cherchez un deuxième chiffre.

Deux chiffres, c’est bien, mais du contexte, c’est encore mieux

«3% de décès sur 100 000 cas confirmés», c’est mieux qu’un chiffre tout seul. Mais c’est souvent insuffisant: sait-on si les cas confirmés représentent l’ensemble des cas?

Imaginons, par exemple, que les experts en santé publique estiment qu’il y a eu en réalité 300 000 personnes malades, dont 200 000 qui n’ont jamais été recensées. Le taux de décès vient donc de diminuer radicalement. Cherchez les sources qui offrent ce genre de mise en contexte.

Les statistiques toujours chaotiques au début 

Il est normal d’avoir des estimations divergentes. Ça peut varier suivant la région, le pays, la méthodologie de la recherche… Il faudra des mois, peut-être des années, avant d’avoir un consensus parmi les experts. Soyez patient.

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Un graphique peut être trompeur

Ce graphique tout plein de cases d’un rouge flamboyant et de flèches qui pointent vers le haut vous inquiète? Demandez-vous tout d’abord quelle est la source. Est-ce une source crédible? Le graphique compare-t-il des pommes avec des oranges? Comprenez-vous ce que le graphique veut dire?

Trop de chiffres peut nuire

L’être humain moyen n’aime pas les chiffres. Par conséquent, si vous lisez un paragraphe qui contient beaucoup de chiffres et que votre premier réflexe est de sauter au paragraphe suivant, peut-être s’agit-il d’un exemple de mauvaise vulgarisation. Optez pour des sources qui synthétisent clairement.

Une corrélation n’est pas une preuve

«La croissance de 10% est survenue en même temps que telle chose.» Méfiance. La chose en question est-elle vraiment la seule explication possible pour cette croissance?

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