Les Canadiens moins pressés de décrocher un emploi que de fumer un joint?

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Publié 17/09/2013 par l-express.ca

Les Conservateurs continuent de dénoncer à diverses tribunes l’intention du chef libéral Justin Trudeau de décriminaliser l’usage et le commerce de la marijuana.

«Après s’être empressé d’annoncer sa politique consistant à légaliser la marijuana, Justin Trudeau a affirmé que les Canadiens devront attendre deux autres années avant d’entendre quoi que ce soit de sa part au sujet de la création d’emplois et de la croissance économique», lit-on dans le site web du parti de Stephen Harper.

Cela leur fait dire que les Libéraux sont plus intéressés par le pot que par l’économie, «la priorité absolue des Canadiens».

Les Conservateurs s’indignent aussi que Justin Trudeau ait avoué avoir fumé de la marijuana alors qu’il était député. «Sa décision de présenter sa politique mal avisée sur la marijuana deux ans avant toute politique de nature économique est une preuve supplémentaire du fait qu’il n’a pas le jugement nécessaire pour être premier ministre», lancent-ils.

«Justin Trudeau doit expliquer pourquoi il croit que les Canadiens sont moins pressés d’obtenir un emploi que de fumer un joint.»

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Sanctions exagérées

Les Libéraux rétorquent – également sur leur site web – que «le système prohibitionniste actuel est un échec et les politiques visant à réglementer la substance doivent être rentables et plus efficaces, non seulement pour éviter que nos jeunes n’en consomment, mais aussi pour éviter que de jeunes vies ne soient dévastées par des sanctions pénales exagérées».

Le site du Parti libéral rappelle que «lorsque le cannabis a été interdit pour la première fois au Canada en 1923, cela s’est fait sans débat ni aucune justification. Cette politique n’a subi que très peu de modifications, jusque vers la fin des années 60, lorsque le gouvernement canadien a mis en place la Commission d’enquête sur l’usage des drogues à des fins non médicales. En 1972, soit à la fin de son mandat de quatre ans, la commission a conclu que les coûts d’une politique d’interdiction de possession simple, en particulier chez les jeunes, n’étaient pas justifiés.»

«Trente ans plus tard, soit en 2002, et alors que la politique publique à l’égard de la marijuana était quasiment inchangée, le Comité spécial du Sénat sur les drogues illicites en est venu essentiellement aux mêmes conclusions en faisant valoir que l’on devait tenir compte de l’utilisation généralisée du cannabis ainsi que des coûts connexes liés à l’application de la loi.»

La prohibition est un échec

Au cours de la seule dernière année, plus d’un million de jeunes ont essayé la marijuana. Le système actuel n’a apparemment aucun effet dissuasif.

Le fardeau imposé aux forces de l’ordre n’a pas diminué, la police enregistrant plus de 475 000 délits liés à la marijuana depuis 2006. Les arrestations liées à la marijuana au Canada «mobilisent d’importantes ressources policières et hypothèquent l’avenir professionnel des jeunes aux prises avec un casier judiciaire», dénoncent les Libéraux.

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Le troisième parti au Parlement (mais en tête dans les sondages d’intentions de vote pour le moment) souligne que les Conservateurs ont aggravé le problème en ajoutant des peines minimales obligatoires pour les infractions liées à la marijuana dans le projet de loi C-10, en 2012, «ce qui ne fera qu’accroître les coûts carcéraux».

En avril dernier, l’UNICEF (le Fonds des Nations Unies pour l’enfance) a établi que le Canada comptait la plus forte consommation de cannabis chez les adolescents de tous les pays développés, une statistique «choquante», selon les Libéraux, «qui nous permet facilement d’en arriver à la conclusion que la prohibition de la marijuana ne permet pas d’en éviter la consommation chez les jeunes.»

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