Les consultations menées dans le cadre d’une étude entreprise en septembre 2008 confirment que l’accès à des interprètes compétents est précaire et que la capacité d’un interprète généraliste (sans spécialisation dans le domaine juridique) d’opérer efficacement durant un procès est incertaine. Comme le recours aux interprètes est fait de façon systématique pour les procès bilingues, il s’agit d’une problématique qui devrait retenir l’attention des intervenants du domaine de la justice.
Compte tenu de cette constatation, il n’est pas surprenant de constater qu’une des pistes stratégiques suggérées dans le rapport «Analyse pan canadienne des besoins de formation en langues officielles dans le domaine de la justice», soumis le 31 mars 2009 au ministère de la Justice du Canada par PRA Inc. vise à faire en sorte que l’accès à des interprètes judiciaires compétents fasse l’objet d’une stratégie concertée entre les intervenants du domaine de la justice (les gestionnaires des tribunaux en particulier) et les regroupements d’interprètes, dont le Conseil des traducteurs, terminologues et interprètes du Canada.
Absence de programme en français
L’analyse est liée à l’investissement de 20 millions $ sur cinq ans que le gouvernement fédéral a annoncé dans le cadre de la Feuille de route pour la dualité linguistique 2008-2013. Cet investissement s’attarde au perfectionnement des personnes qui travaillent déjà dans le système de justice, de même qu’à la formation et au recrutement des jeunes Canadiens bilingues intéressés à œuvrer dans le système de justice.
Les auteurs du rapport signalent plusieurs lacunes dont l’absence de programmes offerts en français pour les greffiers, les sténographes et
les commis aux greffes.
Après avoir mentionné que la mise sur pied de programmes dans la langue de la minorité peut être une piste à explorer, les auteurs affirment que les programmes présentement offerts en anglais auraient avantage à inclure des modules touchant spécifiquement aux procédures bilingues devant les tribunaux.