Rendre sympathiques des automobiles à de jeunes enfants aisément impressionnables alors qu’elles concourent pour beaucoup à nous mener droit à la catastrophe environnementale, c’est malsain et retors. Les gros constructeurs automobiles états-uniens auraient contribué financièrement au film d’animation Cars que je ne serais pas surpris. Les affaires ne vont plus aussi bien qu’avant et il leur faut renverser la vapeur. Et la pub ne frappe jamais trop tôt. À Hollywood, on adore joindre l’utile à l’agréable.
Le parc automobile a doublé en 20 ans. Le smog se fait de plus en plus menaçant. Les yeux piquent et les poumons cherchent l’air. Au Québec, le gouvernement Charest vient de promettre 130 millions afin d’augmenter de 8% l’achalandage des transports en commun d’ici 2012. Et voilà qu’on nous sort des usines de montage hollywoodiennes un film nous montrant des automobiles anthropomorphes inoffensives s’ébattant dans de grandioses paysages où la pollution n’existe pas.
John Lasseter, le réalisateur, a fait vendre beaucoup de jouets avec ses méga-succès Toy Story. De même, il fera vendre beaucoup de bagnoles aux enfants avec son dernier avatar, les conviant par ce même à prendre durablement le virage de l’American way of life (à chacun son auto).
Je ne serais pas surpris qu’on interdise ce film aux jeunes dans les pays scandinaves, qui se méfient énormément des films hollywoodiens qui leur sont destinés. Mais, ici, il est passé comme lettre à la poste.