Les aînés de Peel-Halton veulent un local, pas des «services volants»

Des services et des activités tous les jours, dans le même local, voilà ce que veulent les ainés de Halton-Peel.
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Publié 06/02/2017 par François Bergeron

Des francophones des régions de Peel et Halton cherchent à mettre en place un Centre pour aînés (CPAPH).

Assistés notamment par Reflet Salvéo, l’entité qui conseille les réseaux locaux d’intégration des services de santé couvrant Toronto et de sa banlieue ouest, ils ont dévoilé ce jeudi 2 janvier le rapport d’une étude de faisabilité prônant un «centre mobile offrant des services volants»… une solution qui ne plaît cependant pas aux premiers intéressés.

«Un centre volant n’est pas réaliste du tout pour nous», indique en entrevue à L’Express la responsable du groupe Retraite active, Claire McCollough. «On veut un local, à un endroit. Changer d’endroit chaque jour ou même chaque semaine causerait une confusion. Plusieurs de nos membres n’aiment pas conduire. Il y aurait donc une diminution des participants à nos activités.»

Retraite active et deux autres groupes, le Club du Bel âge du Cercle de l’amitié et le Cercle des aînés noirs francophones de l’Ontario, ont formé récemment une Coalition des aînés francophones pour leur région de Peel Halton. Lors d’une réunion le 11 janvier, «nous devons discuter des recommandations de l’étude, voir la position des trois partenaires et mettre en marche les premières démarches» pour faire avancer le projet, confirme Mme McCullough.

Ces trois organismes offrent déjà «des activités socioculturelles, éducationnelles, physiques, de loisirs ainsi que des programmes comme Mémoire et vieillissement ou Musclez vos méninges», explique-t-elle. Mais «nous voulons des activités quotidiennes, pas juste une fois par mois: cours, danse, menuiserie, sorties, conférence, programmes, etc.»

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Les régions de Peel et Halton, entre Toronto et Hamilton.
Les régions de Peel et Halton, entre Toronto et Hamilton.

Confiée l’an dernier aux firmes Lalande & Gougeon, de Hawkesbury, et Solutions re-nous-vaux, de Toronto, grâce à un financement de la Fondation Trillium (l’agence qui distribue les profits des loteries), l’étude conclut qu’un centre mobile «permettrait de répondre aux besoins de l’ensemble de la communauté des aînés de la région de Peel-Halton, tout en étant réaliste sur le plan de la faisabilité».

Les quelque 7200 aînés francophones de la région (et non «29 000», comme on lit dans le rapport: ça c’est le nombre total de francophones selon le recensement de 2011) sont en effet dispersés sur le grand territoire. Il serait donc logique, selon ces consultants, d’aller à leur rencontre (dans des salles communautaires, églises, écoles, centres récréatifs ou bibliothèques près ce chez eux) plutôt que de s’attendre à ce qu’ils se rassemblent régulièrement à un seul endroit.

On demanderait donc un financement (50% à la province, 20% aux municipalités et 30% aux usagers et à des partenaires communautaires) pour des services flexibles plutôt que pour des immobilisations. Dans le cas du Centre dont rêvent les aînés francophones de Peel-Halton, on parle d’un peu plus de 100 000 $ par année.

Le financement provincial des centres et résidences pour personnes âgées est gelé pour l’instant, mais le directeur général de Reflet Salvéo, Gilles Marchildon, note que le récent remaniement ministériel à Queen’s Park a créé un ministère autonome des Affaires des personnes âgées (confié à Dipika Damerla, la députée de Mississauga-Est-Cooksville). «Il y aurait donc une volonté politique d’améliorer les services aux aînés», dit-il.

«Ce centre ne serait possible que si la communauté prend effectivement la main sur ce dossier en se structurant, ce qu’elle a déjà commencé à faire en formant la Coalition des aînés francophones», opine Gilles Marchildon.

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Le Cercle de l’amitié, situé dans le centre scolaire-communautaire abritant aussi l’école secondaire Sainte-Famille, pourrait d’ailleurs être appelé à offrir des bureaux au CPAPH… ou certains des services réclamés. «On aimerait beaucoup cela, car le lieu est central, mais présentement ce n’est pas possible», indique Mme McCullough.

Retraite active regroupe les 55 ans et plus depuis 13 ans. L’initiative était venue de la FARFO (Fédération des aînés et retraités francophones de l’Ontario), qui «connaît très bien notre dossier», dit Mme McCullough. «La FARFO va se présenter au comité parlementaire au sujet des centres pour aînés sous peu et défendre ce dossier important.»

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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