Les actionnaires de Nortel et l’art de rester zen

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Publié 17/10/2006 par Gérald Fillion

La patience des investisseurs de Nortel Networks pourrait ne jamais être récompensée. L’agence Bloomberg a appris mercredi dernier que l’enquête en cours de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario (CVMO) pourrait être abandonnée.

L’ex-pdg de la société de télécommunications Frank Dunn demande à ne pas être entendu par la CVMO. Il affirme que les informations qu’il donnerait à la Commission pourraient ensuite être communiquées à la Securities Exchange Commission, l’équivalent de la CVMO aux États-Unis.

Tout ce qu’il dirait serait possiblement utilisé dans une poursuite criminelle. Or, Frank Dunn affirme que la divulgation de ces informations aux autorités américaines violerait son droit à invoquer le 5e amendement aux États-Unis, qui permet de ne pas s’incriminer dans une cause criminelle. Si Frank Dunn a gain de cause, il se pourrait que les autres dirigeants visés par l’enquête de la CVMO invoquent les mêmes arguments, ce qui viendrait tout simplement mettre fin à l’enquête ontarienne.

On a découvert chez Nortel que les chiffres avaient été manipulés pour améliorer la situation financière de la société dans les premières années de la décennie. Une fraude d’environ 3,5 milliards $ est présumée. L’entreprise a réglé deux recours collectifs récemment pour 2,5 milliards $ en argent et en actions.

Toutefois, les paiements aux investisseurs pourraient être versés dans un an seulement. Nortel ne reconnaît toutefois pas qu’elle a commis une faute.
 

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Bell devient fiducie

 
Plusieurs s’y attendaient, bien des investisseurs le souhaitaient: BCE devient Fiducie de revenu Bell Canada. La société va dorénavant retourner une bonne partie de ses revenus aux détenteurs de parts de revenu.

En retour, Bell Canada ne paiera plus d’impôts sur l’argent versé aux investisseurs. Ce sont les détenteurs qui vont payer plus d’impôts, mais qui vont recevoir aussi beaucoup plus d’argent. La distribution annuelle sera d’abord de 2,55$, ce qui veut dire 93% de plus que la valeur des dividendes.

Bell veut se donner une plus grande souplesse financière pour assurer sa compétitivité, dans le but avoué de financer ses dépenses en immobilisations et réduire son endettement.

 DaimlerChrysler ferme une usine
 
Le Québec a mal à son industrie forestière. L’Ontario ne peut pas en dire autant avec son industrie automobile, mais il est clair que bien des travailleurs s’inquiètent des perspectives des 3 grands de l’automobile, GM, Ford et DaimlerChrysler, qui connaissent leur part de difficultés. La semaine dernière, on a appris que la division canadienne de DaimlerChrysler a décidé de fermer pour une semaine minimum ses installations à Windsor.

Ce sont 5800 travailleurs qui se retrouvent en congé forcé. DaimlerChrysler veut ralentir sa production de mini-fourgonnettes, afin d’éviter l’accumulation des stocks. Les installations de Brampton pourraient connaître une fermeture temporaire au début de l’an prochain.

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 L’Ontario s’essouffle
 
Selon les prévisions des économistes de la Banque Royale, l’économie ontarienne va ralentir l’ensemble de la progression canadienne en 2007. La croissance du PIB en Ontario ne sera que de 1,5% cette année et 2,0% l’an prochain.

Le secteur de l’automobile ralentit, tout comme les ventes au détail, la construction et l’immobilier. Plusieurs facteurs qui s’additionnent et qui font de l’Ontario non plus le moteur économique du Canada, mais la vieille bagnole qui toussote.

Pendant ce temps, l’Alberta engrange les milliards avec une croissance prévue de 6,3% cette année et de 4,5% en 2007. Pour l’ensemble du pays, la RBC prévoit une croissance de 2,8% cette année et de 2,7% l’an prochain.
 
Gérald Fillion est journaliste spécialisé en économie à Radio-Canada. Consultez son carnet: www.radio-canada.ca/carnet.

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