Au moment où toutes les régions du pays suivent attentivement les débats intenses sur les valeurs de la société québécoise, l’Alberta met en œuvre sans débat public et sans consultation avec les principaux intéressés une mesure attaquant de plein fouet les droits fondamentaux.
Depuis plus d’un quart de siècle, les juristes et justiciables de l’Alberta ne disposent, contrairement à l’usage de l’anglais, d’aucun règlement, d’aucune règle de Cour et d’aucun formulaire pour favoriser l’utilisation du français devant la Cour d’appel, la Cour du Banc de la Reine et la Cour provinciale de l’Alberta.
Simulacre de règlement
Cette injustice n’est pas corrigée par le simulacre de règlement 158/2013 sur l’emploi des langues devant les tribunaux de cette province, publié dans l’édition du 30 septembre de la Gazette de l’Alberta.
Les cinq articles de ce texte ne visent que les procédures pour infractions provinciales comme celles liées à la sécurité routière. Ceci signifie entre autres que, pour les autres procédures, le français continue d’être traité comme une langue étrangère.
À cet égard, je rappelle l’exemple de la transcription de l’audience où la juge L.T.L. Cook-Stanhope a employé le français dans une cause familiale et où les deux parties et leurs avocats étaient de langue française et demandaient à procéder dans cette langue. À trois reprises, les propos prononcés en français par la juge ont été remplacés par l’annotation qu’elle aurait utilisé une langue étrangère!