Il y a 100 ans, le 7 novembre 1910 (calendrier julien), dans la petite gare d’Ostapovo, à quelque 350 km au sud de Moscou, s’éteignait ce géant de la littérature russe, le comte Lev Nikolaïevitch Tolstoï. Il s’était enfui de chez lui en pleine nuit, mais malade, il avait dû descendre du train dans cette gare au milieu des champs, où il décède après une agonie de huit jours, séparé volontairement de sa femme Sophie.
Et depuis plus de cent ans, Tolstoï fait partie des écrivains les plus célèbres et les plus lus du monde entier.
«Tolstoï, écrivait V.I. Lénine en 1910, a su poser dans ses écrits un si grand nombre d’immenses problèmes, il a su atteindre à une telle puissance artistique que ses œuvres se classent parmi les meilleures de la littérature mondiale».
Aborder Tolstoï
On pourrait allonger la liste des éloges, qui soulignent la place de Tolstoï dans le monde littéraire. Mais comment aborder un auteur si prolifique? Il est l’auteur d’une soixantaine de titres: essais, théâtre, nouvelles, romans, dont certains, comme Guerre et Paix, plus de 1600 pages, sont de belle taille. De plus, il s’agit de littérature russe et pour en saisir tout le sens, il importe d e se familiariser avec ses idées et son contexte.
Au sujet de la liberté, par exemple: «Tolstoï ne s’explique pas là-dessus, parce que tout Russe comprend d’emblée ce qu’il a voulu dire: «Ne nous vantez pas la liberté, à nous qui avons besoin d’être tenus, contenus, d’être resserrés, de nous sentir bridés, dirigés. La tempête de neige, où le voyageur s’égare est le symbole de notre condition.»