Tout l’œuvre peint de Léonard de Vinci

Taschen, Léonard de Vinci
La Cène, 1485-1498, p. 186-187.
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Publié 26/08/2018 par Gabriel Racle

On ne saurait exagérer l’importance de Léonard de Vinci, cet artiste florentin à la fois «scientifique, ingénieur, inventeur, anatomiste, peintre, sculpteur, architecte, urbaniste, botaniste, musicien, poète, philosophe et écrivain».

Mais l’ouvrage de Frank Zöllner, publié par les éditions Taschen sous le titre Léonard de Vinci. Tout l’œuvre peint, apporte à notre connaissance de ce génie de la Renaissance italienne (fin du XIVe siècle jusqu’au début du XVIe siècle) un tableau complet de ses réalisations picturales.

(Le mot «œuvre» peut s’utiliser au masculin pour désigner l’ensemble des réalisations d’un artiste…)

Le nom de Léonard de Vinci est attaché, bien entendu, au célèbre tableau de La Joconde, dont une foule d’admirateurs se pressent toujours au Musée du Louvre à Paris devant l’édicule vitré qui la protège maintenant d’un vol (en 1911) ou d’une dégradation (1956), des vibrations, des variations d’humidité et des changements de température.

Taschen, Léonard de Vinci
La Joconde, p. 235.

La Joconde, de Léonard de Vinci

Si La Joconde, Mona Lisa, fait bien parie des 240 illustrations du livre de Frank Zöllner, il est peut-être bon de rappeler au passage l’explication du sourire de celle-ci trouvée pas des chercheurs canadiens grâce à un système de balayage laser sophistiqué, en couleur et en trois dimensions.

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Le sourire de La Joconde serait celui d’une jeune mère qui vient d’avoir son enfant. L’an dernier, le Conseil national de recherches du Canada (CNRC) a dévoilé les résultats d’une étude commanditée par le musée du Louvre.

Elle a permis de découvrir que Mona Lisa del Giocondo était enveloppée d’un «voile de gaze» fine et transparente, attaché à l’encolure du corsage. Un tel voile était porté à l’époque par les femmes enceintes ou venant d’accoucher et elle portait un chignon.

Taschen, Léonard de Vinci
Autoportrait de Léonard de Vinci réalisé entre 1512 et 1515, p. 24.

Dix frères et deux soeurs

Léonard est né le 15 avril 1452 en Toscane, près du village de Vinci dont il portera le nom, car il est le fils naturel d’un notaire et d’une paysanne.

Il sera admis, sans être reconnu, dans sa famille bourgeoise, qui comptera dix frères et deux sœurs après quatre mariages de son père, jusqu’en 1457. Son éducation est soignée, notamment en grammaire et en calcul. Sa famille déménage à Florence en 1466.

Il dessine des caricatures et, en gaucher, écrit à l’envers en dialecte toscan.

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Taschen
Salvator Muni, après 1507, p. 15.

L’atelier de Verrocchio

Il travaille comme apprenti dans l’atelier de Verrocchio, sculpteur, peintre, orfèvre et architecte qui s’est distingué à la cour de Laurent de Médicis, dit le Magnifique. Il y acquiert une formation pluridisciplinaire (peinture, sculpture, travaux de décoration).

C’est de cette époque que datent ses premières toiles, comme La Madone à l’œillet, L’Annonciation ou L’Adoration des mages en 1481.

Taschen
Portrait d’une dame inconnue, 1495-1497, p. 153.

Léonard de Vinci, architecte et ingénieur

La suite de sa vie est marquée par une succession de déplacements, notamment à Milan où il s’occupe, entre autres, d’architecture militaire, d’horloges, de métiers à tisser, de grues ou d’architecture, tout en peignant.

Célèbre, il parcourt le nord de l’Italie, appelé par exemple par César Borgia comme architecte et ingénieur militaire pour défendre les territoires conquis par le fils du pape Alexandre V.

À sa mort, en 1519, il lègue ses notes techniques à Francesco Méli, son élève et compagnon fidèle, afin qu’elles soient publiées et rendues pour être utiles au plus grand nombre. Ce qui ne se fera que quatre siècles plus tard. Ces carnets, les célèbres codex, dispersés un peu partout, montrent un Léonard passionné de technique.

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Taschen
Madone Benoist, entre 1478 et 1482, p. 53.

Sections chronologiques

Après une préface illustrée, Léonard de Vinci. Tout l’œuvre peint est divisé en sections chronologiques qui permettent de suivre le parcours, les intérêts et l’évolution du style de l’artiste:

– Le jeune artiste à Florence 1469-1480.

– Des thèmes religieux dont la Madone à l’œillet, vers 1473 ou la Madone Benoist, 1478-1482.

– La percée de l’artiste à Florence 1480-1482.

– Plusieurs études comme Cheval et cavalier.

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– Nouveau départ à Milan 1483-1454.

– Débuts à la cour de Milan 1485-1394, Léonard aborde les portraits.

– L’artiste et la «science» Études anatomiques, l’homme de Vitruve.

– De La Cène à la chute de Ludovic Sforza1495-1499.

– Retour à Florence par Mantoue et Venise 1500-1503.

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– Importantes réalisations, portraits, vierges à l’enfant, La Joconde, entre 1503 et 1506 ou entre 1513 et 1516, peut-être jusqu’à 1519.

– Léonard à Florence: bataille et «rhétorique musculaire» 1504-1506.

– Entre Florence et Milan 1506-1510.

– Des textes et des nus féminins.

– Les dernières années.

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– Saint Jean-Baptiste et son célèbre doigt, 1515-1516.

Taschen
Zöllner Frank, Léonard de Vinci. Tout l’œuvre peint, Taschen, 2017, relié, 21×15 cm, 488 pages, 240 illustrations. En couverture: le doigt de Saint Jean-Baptiste (entre 1513 et 1516, p.311).

Ouvrage de base

Un «Catalogue critique des peintures» suit cet exposé chronologique du parcours et des œuvres de Léonard de Vinci. Des notes bibliographiques et un index terminent ce livre très illustré. Donnant un tableau inégalé de l’art pictural de Léonard de Vinci.

C’est un ouvrage de base pour mieux connaître et comprendre cet illustre génie de la Renaissance italienne.

«Somptueusement réalisé et magnifiquement produit, c’est l’étude la plus complète et la plus déraillée de Léonard jamais publiée», selon Soldate, Londres.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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