L’enfance fictive d’une petite fille sans sourire

Première exposition de Julia Martin à l'Alliance française

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Publié 23/02/2010 par Charlotte Vincent

Vainqueur du prix de photographie que l’Alliance française de Toronto et le Consulat de France remettent chaque année à un étudiant de l’Université Ryerson, Julia Martin expose pour la première fois une série de photographies. Un premier travail qui retrace l’enfance fictive d’une petite fille sans sourire.

Julia Martin se souvient particulièrement d’un moment de son enfance. Elle a 5 ans, ses grands-parents lui demandent de poser avec un poney, mais cela n’enchante guère la blondinette aux cheveux bouclés. Elle pose quand même, mais affiche une moue triste.
«C’est la seule photo sur laquelle je me reconnais, où mes sentiments sont réels. Le sourire est une expression forcée pour moi», résume la jeune femme.

Enfance imaginaire

Du coup, Julia Martin utilise ce visage pour créer une série de photo montages retraçant l’enfance fictive d’une petite blonde sans sourire. Elle l’intitule: «Ceci n’est pas votre vie: rétrospective d’une enfance imaginaire.»

Elle se sert de vieux clichés qu’elle récupère dans les albums de famille ou qu’elle achète. «J’en ai même acheté quelques-uns sur eBay. Les gens étaient surpris que je m’intéresse à leurs photos de famille. Elles datent toutes des années 50. Les plus récentes datent des 
années 80.»

Le résultat est assez surprenant. On retrouve cette petite fille boudeuse dans différentes situations: à la plage, à côté du chien de famille, en train de préparer l’Halloween ou de se brosser les cheveux. Et toujours, ce visage triste.
«Quand on voit seulement une photo, on se dit «oh elle est mignonne», mais quand on voit toute la série, un malaise s’installe», reconnaît l’artiste.

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Comme dans un film d’horreur

Patricia Guérin, animatrice culturelle de l’Alliance française de Toronto confirme ce sentiment: «On a été interpellé par ce travail sur la notion d’identité. Cela créé une atmosphère particulière. On se sent presque mal à l’aise comme dans un film d’horreur.»

Ce concept très original a valu à Julia Martin le prix de la photographie de l’Alliance française et du Consulat de France. En plus d’une exposition d’un mois dans la galerie Pierre-Léon dans les locaux de l’Alliance française, Julia a gagné un voyage en France en juillet pour assister au festival de la photographie Visa pour l’image à Perpignan.

«Ce fut génial de voir à quel point les arts sont proches les uns des autres et collaborent en France. J’ai pu très facilement rencontrer des photographes et échanger avec eux», se souvient Julia.

«Les paysages sont aussi fabuleux et sont des décors très intéressants pour la photo». Elle a d’ailleurs réalisé une série de photographies sur la France qu’elle espère exposer prochainement.

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