Les investisseurs se sont réjouis la semaine dernière des annonces faites par Nortel Networks, qui prévoit supprimer 2900 emplois et transférer 1000 postes vers des pays où les coûts de production sont bas.
Mais, les employés, eux, ces gens qui ont traversé toutes les tempêtes depuis 2000, qui ont été fidèles à leur entreprise, qui ont été solides et résistants? Toute entreprise a des droits, des devoirs et des responsabilités. Elle peut vendre des produits, encaisser des revenus et des profits, augmenter ou réduire sa production, embaucher ou réduire ses coûts. Elle a le devoir de respecter les lois, de payer des impôts et de bien gérer ses affaires. Et, elle a aussi la responsabilité de bien traiter ses employés et ses clients, et d’être aussi un bon citoyen.
Pardon? Attendez, vous me dites quoi? Ah oui? Vous me dites qu’une entreprise au Canada n’a pas l’obligation d’être un bon citoyen, ce n’est pas son rôle, elle n’a pas à se préoccuper d’une telle chose? Oui, vous avez raison. Légalement, une entreprise n’est pas là pour être gentille, sympathique et sensible. Elle est là pour faire des profits et contribuer à la croissance économique du Canada. Oui, vous avez raison… mais, est-ce qu’on peut quand même se poser des questions sur cette conception de l’entreprise, de la corporation?
Nortel a fait subir toutes sortes de choses à ses employés dans les dernières années: compressions budgétaires, suppressions de plus de 60 000 postes, transferts d’emplois, révisions des résultats, dégringolade de l’action, etc. Aujourd’hui, il reste près de 34 000 employés chez Nortel. L’entreprise est sur le point de retrouver la rentabilité.
Certains analystes recommandent d’acheter des actions de Nortel Networks, ils ont confiance que l’entreprise est bel et bien relancée et qu’il est temps de récompenser cette société. Ne serait-il pas approprié, dans ce contexte, que l’entreprise récompense aussi ses employés, les remercie de leur fidélité, leur patience, leur dévouement? Vous ne croyez pas?