Le commissaire Guido Brunetti est de retour, tout comme l’inspecteur Isperetto Vianello et la signora Elettra. Il s’agit évidemment d’une autre enquête policière de Donna Leon, la 26e; elle s’intitule Brunetti entre les lignes. Nous sommes de nouveau à Venise et cette fois nous plongeons dans l’univers mystérieux des livres anciens.
Brunetti reçoit un appel fiévreux de la directrice d’une prestigieuse bibliothèque vénitienne et apprend que plusieurs livres anciens de grande valeur ont été endommagés, d’autres ont même disparu. Il se rend immédiatement sur les lieux, où le personnel soupçonne un chercheur américain venu à plusieurs reprises consulter les livres maintenant endommagés ou volés. L’enquête démarre et Brunetti découvre que le suspect est ni chercheur ni américain…
Une personne qui a peut-être été témoin du vandalisme ou du vol est un ancien prêtre qui vient chaque jour à la bibliothèque pour lire les Pères de l’Église – saint Ambroise, saint Jérôme, saint Cyprien – dans des versions originales latines. On apprend que cet homme a perdu la foi un matin en se levant, «comme s’il l’avait mise quelque part avant d’aller se coucher et qu’au réveil, il n’arrivait plus à la retrouver».
J’ai été surpris de voir qu’une maxime latine revienne parfois à l’esprit du commissaire Brunetti, comme Nihil non ratione tractari intelligique voluit (Il n’y a rien que Dieu veuille laisser incompris et non soumis à la raison). Je veux bien croire que Brunetti est cultivé, mais je trouve ce savoir peu plausible chez un policier.
Le roman souffre de plusieurs longueurs ou digressions inutiles. Donna Leon aime trop s’attarder au décor d’une résidence vénitienne, à l’ambiance d’un jardin ou d’une rue. Lorsqu’une question est posée, la réponse vient souvent deux ou trois paragraphes plus loin parce que l’auteure truffe sont texte de notes ou anecdotes superflues.