Écrivain à succès, en attestent les 20 millions de copies écoulées en une dizaine de bouquins, Marc Lévy brise le tabou des auteurs blasés, dépressifs, dénigrant le monde actuel pour se livrer à une séance de questions-réponses avec les adolescents du Lycée français de Toronto en cette belle après-midi pluvieuse, mardi 26 octobre. Tout y passe: D’où viennent vos idées? Vivez-vous de votre plume? Quel bouquin préférez-vous? Bien loin des critiques françaises qui le dézinguent régulièrement, Marc Lévy se livre à ce petit jeu, non sans un certain humour.
Le proviseur du lycée français présente Marc Lévy comme une exception dans le paysage littéraire français, parce qu’il connaît un succès retentissant et n’est même pas anti-américain!
Chef d’entreprise il se reconvertit dans l’écriture et obtient un succès immédiat. Mais comment tout cela a-t-il commencé?
Le principal intéressé répond simplement: «Par accident. J’avais pris l’habitude de lire une histoire à mon fils avant qu’il se couche. J’ai fait l’erreur de choisir une histoire à épisodes et des fois il trouvait que ça ne collait pas. J’ai donc commencé à écrire la suite de l’histoire chaque soir, après qu’il se soit endormi. Quand il a eu neuf ans, il m’a fait comprendre que la télé était mieux que les histoires de papa. Mais cette période d’écriture me manquait. Je me suis dit que si je pouvais plus écrire pour l’enfant qu’il était, je pourrais écrire à l’homme qu’il deviendra. Je pensais lui donner mon premier livre quand il aurait eu l’âge que j’avais quand j’écrivais. Tout est parti de là».
Un jour, sa sœur tombe sur le manuscrit et lui demande de l’envoyer à un éditeur. Devant son insistance, «elle ne me disait plus bonjour, mais, «as-tu envoyé ton livre?», précise-t-il, il a finalement envoyé son texte à une seule maison d’édition et a cru à un canular lorsqu’elle l’a rappelé d’ailleurs! Le phénomène Lévy était lancé.