L’alarme sonne depuis que l’Agence de la santé publique du Canada a signalé une augmentation de 1271% des cas de transmission de la syphilis à des bébés pendant la grossesse entre 2017 et 2021. On peut prévenir et guérir la syphilis. Par contre, nos efforts pour diagnostiquer et traiter cette infection bactérienne – surtout pendant la grossesse – ne suffisent manifestement pas.
Pour moi et d’autres hommes gais, c’est du déjà-vu. La syphilis, presque éliminée grâce à la pénicilline dans les pays à revenu élevé au cours des années 1950, est restée rare au Canada pendant des décennies.
Puis au début des années 2000, elle a connu un pic sans précédent parmi les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, alors que je commençais à travailler en santé sexuelle.
En l’absence d’une réponse coordonnée de santé publique, des organismes communautaires des domaines du VIH et de la santé sexuelle, sous-financés, ont lancé des initiatives de prévention.
Population marginalisée
En dépit de formidables progrès en matière de sensibilisation et d’accès au dépistage et au traitement, l’épidémie de syphilis au sein d’une petite population marginalisée n’a jamais été suffisamment préoccupante pour mobiliser un effort national sérieux pour éliminer la maladie.