L’économie américaine inquiète

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Publié 11/09/2007 par Gérald Fillion

Les mauvaises nouvelles se multiplient aux États-Unis: chute de la construction de maisons, baisse des prix et des promesses d’achat, licenciements de 80 000 travailleurs en août, première chute de l’emploi en 4 ans… bref, jour après jour, les données statistiques chez nos voisins du sud confirment le ralentissement de leur économie.

Les risques de récession augmentent et il semble clair pour plusieurs économistes que la banque centrale américaine devra baisser ses taux d’intérêt le 18 septembre prochain.

La situation inquiète les pouvoirs politiques, économiques et financiers, mais plusieurs tentent de se faire rassurants en affirmant que la crise actuelle des liquidités et du crédit hypothécaire ne sera que de courte durée.

C’est tout de même dans ce contexte que la Banque du Canada doit diriger sa politique monétaire. L’institution a décidé de ne pas modifier ses taux d’intérêt la semaine dernière, indiquant clairement que la situation américaine la préoccupe.

Même si l’économie canadienne roule, de façon globale, à plein régime (grâce surtout à l’Alberta), la Banque du Canada n’a pas d’autre choix que de tenir compte de l’évolution de la situation aux États-Unis. Les Américains représentent notre premier et principal partenaire économique.

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Si la consommation ralentit là-bas, ce sont nos exportateurs qui vont en souffrir. Ce sont les fabricants d’autos de l’Ontario, ce sont les travailleurs du bois du Québec, ce sont les camionneurs d’ici qui auront moins de travail.

Déjà, le ministre des Finances de l’Ontario demandait au début de l’été à la Banque du Canada de ne pas augmenter ses taux d’intérêt pour ne pas alimenter la hausse du dollar canadien, ce qui nuit aux manufacturiers et exportateurs de l’Ontario. Les événements sur les marchés survenus cet été ont donc surgi comme une bouffée d’air frais, si on peut dire, pour le gouvernement McGuinty, à l’approche surtout des élections.

Un répit dans un contexte économique complexe: l’Alberta surchauffe, le Québec et l’Ontario tentent de retrouver leur rythme, alors que les États-Unis s’essoufflent.

Taux de chômage en Ontario

Le taux de chômage est en baisse en Ontario. Il est passé de 6,6% en juillet à 6,4% en août. Il s’est créé 9 300 emplois, avec des gains dans les emplois à temps partiel, mais des pertes dans le temps plein. Il s’est ajouté des postes d’enseignants dans les écoles primaires et secondaires.

Voici les statistiques pour quelques villes ontariennes avec, entre parenthèses, les données du mois précédent:
Toronto: 7,0% (7,0)
Hamilton: 5,5% (5,9)
Kitchener: 5,6% (5,6)
London: 6,2% (6,1)
Oshawa: 6,6% (6,0)
St. Catharines-Niagara: 7,7% (6,7)

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Ralentissement de la construction

Si la construction ralentit brusquement aux États-Unis, elle atterrit lentement au Canada. Après des mois de mai et juin records, la valeur des permis de bâtir a reculé en juillet au pays, il fallait s’y attendre. Le repli est de 11,3% pour une valeur totale de 6,2 milliards de dollars.

Les intentions de construction sont en baisse dans les secteurs résidentiel et non résidentiel, tout particulièrement en Alberta. Ici, en Ontario, la valeur des permis a chuté de 9,2% à 2,1 milliards de dollars.

Claude Lamoureux quitte bientôt

Considéré comme l’un des meilleurs gestionnaires de caisse de retraite au pays, Claude Lamoureux va quitter Teachers le 1er décembre prochain. Le président et chef de la direction de la caisse de retraite des enseignantes et enseignants de l’Ontario dirigeait Teachers depuis 1990.

Sous sa direction, l’actif de la caisse est passé de 19 milliards de dollars à 106 milliards de dollars, au 31 décembre 2006. Claude Lamoureux a dirigé l’offre d’acquisition de Teachers pour Bell Canada en juin dernier. Il sera remplacé par l’actuel vice-président, Jim Leech.

Gérald Fillion est journaliste spécialisé en économie à Radio-Canada. Consultez son carnet: www.radio-canada.ca/carnet.

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