Mois de l’histoire des Noirs oblige, la dernière conférence de la Société d’Histoire de Toronto (SHT) à l’Alliance française portait sur un thème de circonstance: Le monde créole – de ses origines à nos jours. Paul Comarmond, fondateur de la branche canadienne de l’Organisation Internationale des Peuples Créoles (OIPC), a retracé l’origine des créoles dispersés de par le monde.
Le terme «créole», du portugais «criolo», a d’abord désigné les personnes d’origine européenne nées dans les colonies. Aujourd’hui ce terme désigne une population aux origines diverses, souvent métissée entre descendants d’esclaves africains, populations locales, européennes et autres venues d’Inde ou d’Asie. Le conférencier est revenu sur les événements historiques qui ont donné lieu à l’apparition de ces peuples et de ces cultures créoles.
L’esclavage
On ne peut aborder le sujet sans parler de l’esclavage et de la traite négrière entreprise à partir du XVe siècle par des armateurs européens. Si l’esclavage a existé, (et existe encore) dans de nombreuses sociétés, le commerce d’esclaves africains, qui a duré près de 400 ans et qui s’est poursuivi clandestinement après l’abolition de l’esclavage, constitue le plus important déplacement de population de l’histoire de l’humanité.
Le public présent à l’Alliance française a pu découvrir dessins, peintures, gravures, photographies et copies de documents officiels d’époque, rassemblés par le conférencier, donnant une idée plus précise sur les conditions de transport des esclaves dans les cales des bateaux négriers, ainsi que sur leur vie dans les colonies.
Révoltes
Beaucoup plus que l’on ne l’imagine, sur de nombreux négriers les marins ont eu à faire à des mutineries qu’ils n’ont parfois pas pu maîtriser. Des révoltes ont également éclaté dans les colonies, notamment au Surinam, en Jamaïque où à Haïti. Dans cette dernière, la révolte a débouché sur la création de la première République Noire indépendante.