L’école Pierre-Elliott-Trudeau déborde

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Publié 21/04/2009 par Jean-François L’Heureux

Extraits d’une lettre envoyée le 17 avril par le Conseil d’école de l’école élémentaire publique Pierre-Elliott-Trudeau (CSDCSO) desservant l’ouest du centre-ville de Toronto, à la ministre de l’Éducation de l’Ontario, Kathleen Wynne

Le but est de vous faire part de nos inquiétudes relatives à la situation actuelle de notre école et pour vous
demander d’exiger que le Toronto District School Board (TDSB) mette en disponibilité leurs écoles sous-utilisées. (…) Avec l’appui financier de votre Ministère, notre conseil scolaire, le CSCSCO, sera en mesure d’ajouter une école française élémentaire dans la partie sud de la ville de Toronto.

Les besoins sont réels: l’école élémentaire Pierre-Elliott-Trudeau est déjà à pleine capacité avant même son 10e anniversaire d’existence. Avec 348 élèves au sein d’un même établissement, toutes les salles de classes sont utilisées et les inscriptions (principalement au cycle préparatoire) augmentent chaque année.

(…) Cette croissance constante provient d’une augmentation de la population francophone à Toronto et du succès soutenu que connaît l’école. Grâce à la performance de nos élèves, au dynamisme de nos enseignants et de l’implication des parents, Pierre-Elliott-Trudeau est maintenant parmi les meilleures écoles élémentaires publiques en Ontario selon l’Institut Fraser.

(…) Par contre, ce succès risque d’être en péril: la qualité de l’enseignement sera grandement affectée lorsque la direction de l’école devra trouver une façon de gérer le problème du manque d’espace au cours des prochaines années.

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Les choix seront difficiles: ajouter des pupitres dans certaines salles de classe et ainsi dépasser la limite provinciale de 20/1 (maternelle à 3e année); éliminer ou réduire l’espace de la bibliothèque et/ou de notre petit gymnase afin d’y installer des classes additionnelles; installer des portatives temporaires dans la cour d’école, etc. Les résultats scolaires en souffriront.

Nous tenons à vous rappeler que le problème de manque de capacité existe aussi dans l’école secondaire
de notre quartier, le Collège français. En tant que parents d’enfants fréquentant Pierre-Elliott-Trudeau, école nourricière du Collège français, nous sommes inquiets que plusieurs élèves quittent le réseau francophone dû à une surpopulation chronique de cette école secondaire.

Dans la circonscription fédérale de Trinity-Spadina où est située notre école, entre 2001 et 2006, selon Statistiques Canada, le nombre de répondants ayant le français comme langue maternelle a augmenté de 12,2 % pour se situer à 2160 personnes. Même tendance, dans la circonscription voisine de Parkdale-High Park (qui fait aussi partie de la zone de fréquentation de notre école) où la population totale a diminué de 4,1 % alors que le nombre de répondants avec le français comme langue maternelle a augmenté de 2,4 % entre les deux derniers recensements.

Cette tendance se constate aussi sur l’ensemble du territoire torontois où le nombre de répondants affichant le français comme langue maternelle entre 1996 et 2006 a augmenté de 15,5 %.

(…) Ce mouvement potentiel vers les écoles françaises est confirmé dans un rapport préparé pour le Commissariat aux langues officielles intitulé Motivations en ce qui a trait aux choix scolaires chez les parents ayants droit hors Québec. Plusieurs facteurs favorisant le choix de l’école française y furent identifiés dont celui qu’un enseignement reconnu de qualité au moins égale à ce qui est offert dans d’autres écoles.

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(…) En ouvrant Pierre-Elliott-Trudeau il y a moins d’une décennie, on a confirmé une autre observation de ce rapport: «toute augmentation du nombre d’écoles françaises réduira les distances entre les résidences et l’école et augmentera les inscriptions».

(…) Nous demandons l’appui financier de votre ministère afin d’ajouter une école française, élémentaire dans la partie sud de la ville de Toronto et ceci sera possible si, et seulement si, le TDSB est tenu de mettre en disponibilité immédiatement leurs écoles sous-utilisées.

Il est inacceptable, selon nous, que le TDSB garde dans son parc immobilier plusieurs douzaines d’écoles grandement sous-utilisées au même moment où, au sein des mêmes quartiers, des élèves francophones sont «entassés» dans des immeubles à pleine capacité.

– Jean-François L’Heureux, Président du Conseil de l’école Pierre-Elliott-Trudeau, Toronto

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