L’école Laure Rièse toujours dans l’attente d’un nouvel édifice

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Publié 29/08/2006 par Yann Buxeda

Depuis maintenant quatre ans, le Conseil scolaire de district Centre-Sud-Ouest tente d’alerter le ministère de l’Éducation de l’Ontario sur la situation de l’école Laure Rièse. Une lutte qui n’avait pas trouvé grâce aux yeux de l’équipe Kennedy, et qui tarde à interpeller celle de la ministre Sandra Pupello. À l’orée de cette rentrée, la situation stagne et les élèves devraient reprendre les cours dans des conditions similaires à celles de l’année dernière.

C’est en 1991 que l’école Laure Rièse avait ouvert ses portes à -Scarborough. À l’époque, un noyau de 14 élèves avait constitué la première classe de l’établissement. Un effectif qui avait suivi une croissance exponentielle, atteignant en une dizaine d’années près de 180 élèves à chaque rentrée.

Mais en 2002, la fréquentation avait grimpé jusqu’à 200 étudiants, posant par là même de sérieux problèmes infrastructurels pour l’école. Une situation qui perdure maintenant depuis quatre ans, puisque les demandes du Conseil scolaire de district du Centre-Sud-Ouest (CSDCSO) à l’attention du ministère de l’Éducation de l’Ontario (MÉA) n’ont à ce jour pas encore abouti.

Et pourtant, difficile de ne pas considérer la situation de l’école comme urgente. À ce jour, l’établissement accueille 221 élèves dans des conditions plus que déplorables. Ainsi, en septembre 2005, la classe de 4e année a été relocalisée au sous-sol de l’édifice faute d’un nombre de salles suffisantes, dans un local qui n’a par ailleurs pas de fenêtres.

C’est aussi l’une des spécificités de la salle qui fait office de gymnase. Un lieu au plafond «passablement bas», comme le souligne le rapport du conseil, qui n’est plus aujourd’hui utilisé.

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Pour les cours d’éducation physique, les jeunes sont obligés de se rendre en autobus au Centre communautaire Malvern de Scarborough, aux frais des contribuables locaux.

Un état des lieux qui a d’ailleurs été présenté aux autorités dans le courant du mois de juin, et qui a provoqué la visite de Dominic Giroux, sous-ministre adjoint à l’éducation en langue française, le 21 août dernier.

Et même si le ministère reconnaît que la vétusté des lieux est évidente, il n’est pas question pour le moment de débloquer des fonds supplémentaires. Un choix que Tania Blazina, porte-parole du ministère, considère comme légitime: «Le système des subventions est fait de façon à ce que chaque conseil soit alimenté en fonction de ses besoins. Cette année, lors des dépôts de dossiers, le CSDCSO n’a même pas fait mention de l’école Laure Rièse dans ses listes. Il est donc difficile de considérer ce projet comme une priorité.»

Néanmoins, conscient de la situation, le ministère a rappelé qu’il envisageait de «collaborer avec le Conseil pour une révision des plans pour l’école Laure Rièse, afin d’étudier toutes les solutions envisageables», tout en rappelant que «les subventions versées les années précédentes auraient pu être allouées à ce dossier».

Une analyse que ne partage pas Jean-Luc Bernard, directeur de l’éducation du CSDCSO: «Nous ne pouvons pas consacrer nos subventions annuelles au règlement d’un seul cas. Malheureusement, dans cette situation précise, nous avons besoin d’un soutien exceptionnel.»

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Un appui qui permettrait d’envisager la seule solution viable selon le directeur de l’éducation, c’est-à-dire «la relocalisation de l’école dans un édifice voisin plus à même d’accueillir décemment les élèves».

Une revendication qui perdure depuis 2002, et qui n’a pour le moment pas su convaincre le ministère de délier les cordons de sa bourse. Mais Jean-Luc Bernard ne désespère pas de convaincre ses interlocuteurs: «Au début du mois de juin, nous avons alerté Sandra Pupatello, ministre de l’Éducation, Madeleine Meilleur, ministre déléguée aux Affaires francophones ainsi que David Miller, maire de la ville de Toronto. Notre cas est très similaire à celui du CEPEO et de l’école Deslauriers, dans lequel le ministère était intervenu dans les négociations pour faciliter l’acquisition d’un édifice décent, et nous considérons légitime de demander un traitement équivalent.»

Malgré tout, les deux parties s’accordent pour le moment sur un autre point: celui de l’avancée des choses dans un avenir proche, comme le souligne une nouvelle fois le directeur de l’éducation du CSDCSO: «Pour cette rentrée, il est malheureusement trop tard, rien ne sera modifié. Mais nous espérons sincèrement trouver un terrain d’entente avec le gouvernement provincial d’ici la rentrée prochaine parce qu’il y va de l’éducation des jeunes francophones et francophiles de Scarborough.»

D’ici là, le conseil compose avec les moyens du bord. Pour cette rentrée 2006, fixée au 5 septembre, l’école Laure Rièse bénéficiera de deux classes transportables sur le terrain de l’école, dans l’attente de fonds pour investir dans un nouvel édifice plus approprié à l’éducation.

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