Avec Le voyage en Arménie, Robert Guédiguian pose pour la première fois sa patte sur l’étranger. L’occasion pour le spectateur de découvrir une histoire touchante entre un père et sa fille sur fond de découverte identitaire. Même si l’on s’attendait à ce qu’il fasse partie de la sélection Cannes 2006, Le voyage en Arménie n’avait finalement pas été retenu. Il s’était par contre distingué au Festival de Toronto 2006. Une Ville-Reine qu’il retrouve sur les écrans depuis le 13 avril.
Anna, la quarantaine, est cardiologue. Dans son petit monde qu’elle maîtrise de bout en bout, aucune place n’est laissée aux impondérables, et les certitudes abondent. Une bulle que son père Barsam a toujours souhaité percer.
Alors qu’il se sait malade, il décide de quitter la France pour finir ses jours en Arménie, pays de ses premières années. En retournant sur les terres qui l’ont enfanté, il veut également y attirer sa fille, qui n’a jamais pris le soin de découvrir le monde extérieur ni de se pencher sur ses origines.
Alors qu’Anna vient de sortir les résultats des tests de son père et que les dates de son opération sont arrêtées, elle devine qu’il a fui pour l’Arménie et se lance à sa recherche dans un pays dont elle ne connaît que le nom. Au fil des rencontres, elle apprendra non seulement à s’ouvrir aux autres, mais aussi à elle-même. Elle découvrira que les traits communs qu’elle partage avec ces gens qu’elle ne comprend pas toujours la lient à une terre, à une famille, à un peuple.
C’est après que sa femme Ariane Ascaride (Anna dans le film) lui ait proposé d’écrire un film traitant d’une relation père-fille conflictuelle que l’idée de porter son talent hors de France a germé dans la tête de Robert Guédiguian. Et quoi de plus naturel pour le réalisateur français que de s’appuyer sur un thème qu’il porte en lui depuis son enfance: l’Arménie. Pour la première fois, son histoire est au coeur d’un de ses films.