Le Union Jack a été hissé dimanche

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 13/12/2011 par l-express.ca

Non, le Canada n’est pas revenu dans le giron britannique, comme le souhaiterait peut-être le premier ministre Stephen Harper, anglophile et monarchiste notoire. Si le Union Jack a été hissé, à côté de l’unifolié, sur plusieurs édifices du gouvernement canadien, dimanche, c’était pour marquer le 80e anniversaire du Statut de Westminster.


Le 11 décembre, «nous soulignons le 80e anniversaire de l’un des plus importants documents de l’histoire de notre pays», a souligné Stephen Harper. En effet, «le Statut a retiré au Royaume-Uni la capacité d’adopter des lois pour le Canada et a instauré, dans les faits, le statut égal du Canada en tant que pays».


«Cette importante étape nous rappelle avant tout la manière dont les Canadiens et Canadiennes qui nous ont précédés ont obtenu l’indépendance de notre pays grâce à leur bravoure et à leur mérite, plus particulièrement lors de la Première Guerre mondiale.»


Le Statut de Westminster (officiellement la Loi visant à donner effet à des résolutions adoptées lors des conférences impériales de 1926 et de 1930), adopté le 11 décembre 1931, est la reconnaissance officielle de l’indépendance de tous les dominions faisant partie de l’Empire britannique, soit l’Australie (ratifié le 9 octobre 1942, rétroactivement au 3 septembre 1939), le Canada (1931), l’État libre d’Irlande, la Nouvelle-Zélande (ratifié le 25 novembre 1947), Terre-Neuve (jamais ratifié, son statut de dominion fut révoqué à sa demande le 30 janvier 1934) et l’Union d’Afrique du Sud (ratifié de jure en 1934).


Dans le site Web de Patrimoine canadien, on lit que «l’Australie et la Nouvelle-Zélande tardèrent à ratifier le Statut pour la simple raison que leurs gouvernements n’en voyaient pas l’utilité (ils avaient déjà acquis une grande mesure d’autonomie), et rechignaient à affaiblir leurs liens avec le Royaume-Uni. Les désirs indépendantistes y étaient quasi-inexistants. Ainsi, la Nouvelle-Zélande, qui obtint le droit d’affirmer sa souveraineté en 1931, choisit de ne pas devenir un État officiellement souverain avant 1947.»


Publicité

«Le Statut de Westminster a plusieurs conséquences notables. Suite à sa ratification, le gouvernement britannique ne peut plus légiférer pour un dominion, sauf à la demande et avec l’accord de ce dominion. Les dominions deviennent indépendants, mais ne peuvent toutefois modifier leurs Constitutions sans l’accord du Parlement britannique. Les dominions acquièrent le droit d’adopter des lois contraires à la législation britannique.»


«Le Statut eut également pour conséquence de créer de nouveaux royaumes distincts du Royaume-Uni. Le roi George V demeura roi de chacun des dominions, mais son titre pour chaque dominion devint juridiquement distinct. Ainsi, par exemple, sa couronne en tant que roi de l’Australie devint officiellement distincte de sa couronne en tant que roi du Royaume-Uni.»


«Depuis le Statut de Westminster, l’héritier de la couronne britannique hérite également des couronnes canadienne, sud-africaine (jusqu’à l’abolition de la monarchie en 1961), australienne et néo-zélandaise, et toute modification de l’ordre de succession au trône requiert l’assentiment des parlements de chacun de ces pays. (Ainsi, le parlement britannique ne pourrait pas modifier l’Acte d’établissement de 1701 sans l’accord des royaumes du Commonwealth.) Lors de l’abdication controversée du roi Édouard VIII en 1936, les dominions furent consultés.»


«Il y a aujourd’hui seize royaumes du Commonwealth, et l’accord de chacun d’entre eux serait nécessaire à toute modification des lois de succession au trône.»

Auteur

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur