Le Toronto African Film
and Music Festival…
se limite au cinéma

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Publié 01/09/2009 par Khadija Chatar

Le 1er Toronto African Film and Music Festival (TAFMF) a eu toutes les peines à suivre son agenda préliminaire, samedi et dimanche derniers dans le restaurant Pero, 812 rue Bloor. Court-circuité pour différentes raisons, son directeur exécutif, Paris Roger, se félicite tout de même d’avoir pu sauver la face de son évènement qu’il a segmenté en deux parties.

Deux ans de préparation pour un festival cousu et décousu qui n’a présenté, pour terminer, que la partie «Film» de son intitulé. La musique et les ateliers préalablement annoncés ont été reportés au mois de novembre. «Le lieu et les dates exactes n’ont pas encore été fixés», regrette Paris Roger avant d’annoncer: «Je compte ajouter un défilé de mode africain au programme.»

Malgré toutes ces reports et remaniements, il avoue que les dégâts ont largement été minimisés par l’emplacement du festival.

Une aubaine pour le TAFMF qui a rejoint deux autres festivals similaires qui se déroulaient dans le même lieu et aux mêmes dates, le 3e Afri-Village Street Festival et le 7e Michèzo! International Festival. Ce n’est donc pas étonnant si le public attiré par ces deux évènements culturels annuels s’est retrouvé mêlé à celui du TAFMF. Au total 300 personnes ont afflué dans ce restaurant Pero aménagé en salle de cinéma.

Grande sélection de films francophones

Et pourtant malgré cela, le mauvais sort a continué à s’acharner sur le festival de Paris Roger qui a vu ses projections de films subir d’autres incidents. «Nous n’avons pas pu tout montrer. Sur 10 films, seulement sept ont été présentés. Pour les trois autres, je compte organiser une séance toujours dans le même restaurant les 2 et 3 septembre. De toute façon, je tiendrai tout le monde au courant de l’heure sur Facebook ou sur mon site www.torontoafricanfilmmusicfest.com.»

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Originaire de Montréal et évoluant dans l’industrie cinématographique depuis plus de 20 ans, Paris Roger a pris grand soin de varier sa sélection.

Plusieurs films provenant des pays de la Francophonie faisaient ainsi partie de son programme cinéma. Le samedi, premier jour du festival et avec un retard d’une heure cependant, le public a enfin pu visionner le film tchadien, Le Pèlerin Cam Nou d’Abakar Chene Massar. Dimanche, c’était autour du Sénégal d’être à l’honneur avec le film Démocratie à Dakar de Ben Herson, Magee McIlvaine et Chris Moore. Les 2 et 3 septembre, Paris Rogers compte projeter toujours du Sénégal, Dieu a-t-il quitté l’Afrique? de Musa Dieng Kala et Sabar de Chike C. Nwoffiah. Jeux d’Enfants, du tunisien Mohamed Ben Becher fera aussi partie de la projection.

La face cachée de l’Afrique

Les péripéties du TAFMF sont l’exemple type des problèmes que peuvent rencontrer les organisateurs dans la préparation d’un événement culturel. M. Roger partage à sa façon son expérience. «Un festival n’est pas une mince affaire.

De un, c’est une année difficile pour tout le monde avec la crise économique, même pour les deux autres festivals partenaires, Afri-Village Street Festival et le Michèzo! International Festival. J’ai aussi rencontré plusieurs problèmes avec la Ville.

Au début, je comptais organiser le festival le mois passé à Ontario Place, mais ça n’a pas marché à cause de leur agenda et de la grève municipale. Ensuite, j’avais choisi de le faire dans le parc d’à côté, Christie Pit, mais là, il y a eu le problème du permis», se remémore-t-il avec amertume. Cerise sur le gâteau, la série d’épreuves s’est poursuivie avec le désistement en dernière minute de plusieurs commanditaires. Malgré que le Toronto African Film and Music Festival soit nouveau en son genre, sa proximité dans l’agenda avec le Toronto International Film Festival a poussé les bailleurs à lui fausser compagnie. «Je ne suis vraiment pas content avec tout ce qui s’est passé. J’ai dû rattraper le coup en neuf jours seulement», explique l’organisateur.

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Malgré tout cela, une chose l’aide à garder le sourire: sa certitude d’avoir entamé un festival prometteur. «Il n’y a pas encore de festivals de ce type, qui présente en plus de la musique, du cinéma et des ateliers. Beaucoup misent seulement sur la musique car les gens sont plus enclins à aller à un concert qu’à regarder un film. C’est pour ça que j’ai voulu mettre les deux dans le même panier», dit-il.

Certain que le cinéma est l’un des meilleurs médiums pour changer les perceptions sur l’Afrique, M. Roger explique: «Mon objectif consiste à ne montrer que la face, malheureusement méconnue, de l’Afrique et qui est celle de sa richesse. Je refuse de faire comme beaucoup d’autres et qui est d’utiliser la guerre, les maladies et la pauvreté comme façade afin attirer du monde. Ce que je veux et compte poursuivre est de me concentrer seulement et uniquement sur ce qui a de positif. Je veux montrer la richesse de ces pays, leur culture, leur art, leur paysages, leurs différents langages et plein d’autres facettes encore.»

Un projet plus qu’honorable, reste à voir si le prochain TAFMF servira de bon marchepied pour changer la vison trompeuse de cette Afrique connue que d’un revers.

Pour connaître la suite des programmes du TAFMF: www.torontoafricanfilmmusicfest.com

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