François Côté est navré: «C’est difficile à Gravelbourg (Saskatchewan), à Plamondon (Alberta), dans celles du Nord (TNO et Nunavut); j’ai peur aussi pour les radios de la Nouvelle-Écosse et à Penetanguishene (Ontario). On parle d’un manque de revenus, on n’arrive plus à garder nos bénévoles et il n’y aura rien avant le budget de mars.»
L’Alliance des radios communautaires comptait 26 membres jusqu’à la fermeture de CKRP à Falher/Rivière-la-Paix (Alberta) le 20 novembre. Le secrétaire général est désolé de n’avoir rien en mains, après des années de lutte, afin d’obtenir un financement pour sauver des médias vantés sur la place publique comme étant «des piliers de la vitalité des communautés».
«Sauf que la vitalité va en prendre un coup si rien n’arrive», soutient-il. «Si au moins on pouvait dire aux membres qu’il y a quelque chose qui s’en vient; mais on n’a rien à leur dire. C’est une situation difficile à vivre, les nuits sont courtes.»
Attente
Fondée en 1996 par l’ACFA régionale, la radio CKRP a connu des difficultés et n’avait à la fin qu’un seul employé. La décision de fermer a été prise suivant une récente restructuration de l’organisme qui avait été incapable, au printemps, d’élire un conseil d’administration.
Comme les journaux de l’Association de la presse francophone, les radios de l’Alliance sont dans un état d’attente depuis des années. L’arrivée au pouvoir des Libéraux à Ottawa les a remplis d’espoirs et leur a fourni l’occasion de s’exprimer lors de consultations nationales sur le renouvèlement du Plan d’action pour les langues officielles et la Politique créative du Canada.
«Quand on a fait des représentations», poursuit François Côté, «on a dit qu’il y avait des urgences. On nous dit: attendez le Plan d’action (qui doit entrer en vigueur le 1er avril 2018). Est-ce qu’on peut tenir le coup pendant quatre mois? Si on nous disait qu’il va y avoir quelque chose dans le Plan d’action, on pourrait se rendre jusque là. Mais si on n’annonce rien, ça va être l’effet domino.»