«Notre culture n’est pas sur le trottoir!», lance Robert Marinier comme point de départ de la discussion. Une table ronde minuscule trône au milieu des quatre intervenants, prétexte idéal aux envolées théâtrales sur l’importance du théâtre francophone au Canada. Paulette Collet, Roch Castonguay, Joël Beddows et Robert Marinier étaient invités par le TfT lundi 31 mars pour mener, dans le cadre des Lundis du 40e anniversaire du Théâtre francophone de Toronto (TfT), une réflexion animée sur la place et l’avenir du théâtre de langue française à Toronto.
«Non, notre culture est dans la maison, finit le dramaturge Robert Marinier, car on est minoritaire.» De ces quelques mots, lancés presque à la dérobée, naît une discussion de presque deux heures sur la place du théâtre francophone à Toronto. Une conversation entre gens de théâtre, forcément enjouée, devant un public très participatif malgré son nombre restreint.
Car finalement, si la culture francophone en situation minoritaire a quelquefois du mal à trouver sa place, le théâtre lui en offre une de choix. Normal, pour un espace qui par définition est un instrument de représentation… et aussi de rêve.
Sylvie-Anne Jeanson, l’animatrice du débat, pose une simple question: Après tout, à quoi sert le théâtre? La discussion part alors dans tous les sens et dénude complètement le théâtre, dévoile ses moindres secrets.
Le grand rideau tombe sur sa dimension réflective des aspirations d’une communauté, sa capacité unique à projeter sur scène l’âme de la collectivité et enfin son aptitude à réunir les créateurs les plus inventifs. «C’est le carrefour des créateurs, conclut le comédien Roch Castonguay, il y a tellement de sphères de travail dans le théâtre.»