Pour une dernière, c’est une belle dernière! Touche finale d’une saison bien fournie, le Dîner de cons de Francis Veber mis en scène par Guy Mignault au Théâtre français de Toronto a fait mouche dès sa première, vendredi dernier. Les rires fusaient de toute part, engendrés par la verve naïve d’un François Pignon original et d’un Pierre Brochant plus vrai que nature. Le Dîner de cons version TfT a bel et bien réussi son pari.
Emmené par un excellent Pierre Brochant (Paul Essiembre), la pièce de Francis Veber retravaillée par le TfT a obtenu un franc succès lors de sa première. Le pari pouvait être risqué de reprendre une comédie comme le Dîner de cons mais il semble réussi.
Le décor parisien de l’appartement de Pierre Brochant a essuyé les indénombrables gaffes d’un François Pignon (Pierre Simpson), très différent de celui du film, pour ceux qui l’ont vu mais qui fait bien rire tout de même
Le duo fonctionne vraiment bien et la complicité entre les deux parvient à nous transporter dans un univers fait de moments drôles, légers mais aussi cyniques et méchants. Tout le caractère du travail de Francis Veber est là. On rit des bêtises de Pignon, du quiproquo de la situation, mais on ne peut s’empêcher de plaindre et d’éprouver de la compassion pour un personnage triste, attachant qui n’est pas assez tordu pour comprendre ce que manigance Pierre Brochant.
Le personnage joué par Thierry Lhermitte sur grand écran a été parfaitement intégré par Paul Essiembre, qui n’a d’ailleurs jamais vu le film Le dîner de cons. Tout le cynisme de cet éditeur parisien peu scrupuleux, volage, ressort dans l’adaptation proposée par le TfT. On rentre dans le jeu du comédien et pour peu, on le croirait vraiment ainsi, immoral, prêt à se moquer des autres pour s’amuser, et ne s’intéressant qu’à lui-même.