Le terrorisme ne mène nulle part

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Publié 23/02/2010 par Armand Guindon

Je n’ai jamais compris pourquoi des terroristes consacrent tant d’efforts – recrutement, formation, équipement, logistique – à chercher à déjouer les formidables mesures de sécurité de nos aéroports pour se faire exploser à bord d’un avion et tuer quelque 200 personnes.

Ça ne peut pas être les 200 victimes. Il y a moyen d’en faire un plus grand nombre en tirant à la mitraillette dans une foule. On a même une possibilité de se sauver et de recommencer ailleurs.

On ne peut pas non plus vouloir paralyser temporairement le transport aérien ou décourager les gens de prendre l’avion. On obtiendrait plus simplement ces résultats en attaquant les files d’attente aux guichets des aéroports, avant de passer dans la zone sécurisée.

Si l’objectif est de rendre le transport aérien plus dispendieux, c’est réussi. Mais on rendrait la sécurité des villes encore plus dispendieuse – caméras, policiers et inspections partout – en attaquant périodiquement au hasard n’importe quel endroit achalandé. Surtout, on stresserait les gens chaque fois qu’ils sortent de chez eux, pas seulement quand ils doivent prendre l’avion.

Un attentat contre un avion est-il plus spectaculaire qu’un déraillement de train ou une tuerie en ville?

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Celui du 11 septembre 2001 est certainement l’événement le plus impressionnant de ma génération. Le fait de prendre le contrôle de plusieurs avions la même journée et de réussir à les lancer contre les plus hauts édifices de New York – et le Pentagone! – était et restera encore longtemps un exploit inégalé dans les annales du terrorisme.

Mais les autres, les attentats du métro de Londres, de la gare de Madrid ou des hôtels de Mumbai, valent bien ceux de Lockerbie ou d’Air India.

C’est un coup d’éclat semblable que voulaient réaliser en 2006 «les 18 de Toronto», suivis, infiltrés et neutralisés par nos corps policiers, et dont les procès ne sont pas encore terminés. Ce succès canadien contre le terrorisme islamiste démontre l’utilité du profilage et de mesures de préventions qui ne respectent pas à la lettre les prescriptions de nos 
Codes des droits de la personne.

Par ailleurs, le terrorisme permet-il d’atteindre des objectifs politiques ou militaires comme le renversement d’un gouvernement ou le départ de troupes d’occupation?

Les chefs d’Al-Qaïda, pourtant plus actifs aujourd’hui en Irak et au Yémen, voire en Europe et en Amérique du Nord, qu’ils ne l’avaient jamais été en Afghanistan, imaginent-ils vraiment parvenir un jour à renverser la monarchie saoudienne ou forcer les États-Unis à quitter l’Irak, l’Afghanistan et l’Océan Indien?

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Des milices comme l’IRA et l’ETA ont conclu que la violence ne menait nulle part et que l’action démocratique restait le meilleur moyen de changer les choses. La défaite des Tigres tamouls aux mains de l’armée du Sri Lanka ou l’impasse dans laquelle se trouve un mouvement comme le Hamas face à Israël vient confirmer ce constat.

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