S’il est une fête qui conserve bien vivantes ses traditions, c’est à coup sûr celle de Noël. Depuis plusieurs années, L’Express les a présentées dans ses numéros d’avant Noël. Il serait bon de faire le point à ce sujet, pour éviter toute confusion.
Une distinction
Le 9 novembre 2011, le directeur de Service Canada au Québec avait fait circuler dans les 118 bureaux du Québec un courriel prohibant toute «décoration dans l’aire d’accueil et dans les espaces de travail accessibles à la clientèle… pour ne pas attirer de critiques et de plaintes reliées aux croyances religieuses». La ministre fédérale des Ressources humaines avait annulé cette décision le 2 décembre.
Ce cafouillage administratif était le résultat d’une méconnaissance de l’histoire de Noël et de ses traditions, et d’une confusion entre la commémoration religieuse et ses à-côtés laïcs, civils. Mais cette confusion tient au choix de la date du 25 décembre, comme fête religieuse.
Un choix délibéré
La commémoration de la naissance du Christ le 25 décembre ne repose sur aucun document historique. Les Évangiles ne disent rien à ce sujet, ni ne précisent le lieu d’une telle naissance. La tradition des crèches, la seule tradition religieuse associée à Noël en dehors des offices, date du XIIe siècle. La grotte dont il est parfois question est mentionnée dans un texte apocryphe du IIe siècle.
C’est le pape Libère qui, en 354, désigne officiellement le 25 décembre comme fête de la naissance du Christ, devenue Noël en français vers 1112, par évolution de l’ancien français nael, du latin natalis (dies), «le jour de la naissance». Auparavant, on ignorait cette célébration, même si plusieurs dates avaient été avancées pour cette naissance: l6 janvier, 28 mars, 19 avril ou 29 mai.