La Franco-Ontarienne Monia Mazigh est d’origine tunisienne et a choisi de publier un roman identitaire où s’entremêlent et s’entrechoquent les destins des femmes arabes dans une société musulmane en pleine mutation. Du pain et du jasmin décrit deux périodes tumultueuses vécues à près de trente ans de distance par une mère et sa fille.
Nous sommes en Tunisie, tantôt en 1984 lors des émeutes du pain ou de la Révolution du couscous, tantôt en 2010 lors de la Révolution du jasmin qui a précipité la chute du régime Ben Ali.
Ces événements sont vrais et Monia Mazigh puise dans ses souvenirs d’enfance pour construire son intrigue, mais le roman n’est aucunement autobiographique. C’est une œuvre de fiction où des dates ont parfois été modifiées pour les besoins du récit.
L’intrigue est personnifiée tantôt par Nadia, jeune fille de 18 ans dans le Tunis de 1984, tantôt par Lila, l’enfant de Nadia dans le Tunis de 2010. Lila arrive donc au moment de la seconde révolution. Elle demeure chez son oncle Mounir et sa tante Neila, «un couple qui résiste à sa manière, un couple qui s’entoure de silence pour échapper à un passé».
La ville de Tunis va ensorceler Lila et la pousser à faire des choses dont elle ne se croyait pas capable.