Ce qui ne tue pas renforce. Ce dicton a pris feuilles et racines lorsque des chercheurs se sont penchés sur les saules pourpres plantés sur un site autrefois utilisé comme raffinerie de pétrole à Varennes. Ces petits arbustes ont en effet démontré une vitalité supérieure à ceux qui prennent racines dans des écosystèmes en santé. Avec une résistance étonnante aux ravageurs, en plus d’effacer les traces de contamination des sols.
«Les saules qui grandissent au sein d’environnements difficiles perfectionnent leurs mécanismes de défense, ce qui les protégera des maladies et des attaques de parasites», explique Nicholas J. B. Brereton, associé de recherche à l’Institut de recherche en biologie végétale (IRBV) de l’Université de Montréal.
Cette variété de saules (Salix purpurea, Fish Creek), à la croissance rapide et résistante à la pollution, absorbe et immobilise la contamination dans leurs branchages. Les chercheurs ont découvert que ses rameaux produisent des éléments biochimiques naturels pour métaboliser et tolérer la contamination qui les arment contre des herbivores.
L’analyse de l’expression des gènes présents dans les tissus de ce petit arbuste très prolifique a mis à jour différentes variations que les chercheurs attribuent à la variabilité du sol où pousse l’arbre, mais également à celle des organismes qui composent son écosystème.
Plus de 45% de cette variabilité provient d’autres organismes, majoritairement des parasites. «L’analyse de l’expression des gènes de l’arbre nous informe sur le plant et sur ce qui l’entoure: les parasites, les champignons, les insectes. Tout est relié, ce qui nous donne des indices sur la complexité de la vie et sur les capacités de résistance des arbres survivant dans des sites contaminés», soutient le chercheur.