Après l’exposition Eye Candy 3 qui explorait l’art du paysage et de la nature morte, la galerie Glendon prolonge la thématique en invitant dans ses locaux Andrée Préfontaine et son Tutti Frutti. Vidéaste et musicienne, l’artiste de Gatineau invite le spectateur à la création afin qu’il participe à l’expérience esthétique et se pare, l’espace d’un instant, des atours du chef d’orchestre ou du chef cuisinier.
«C’est un projet que j’ai utilisé la première fois en 2002 et j’ai l’occasion, à la galerie Glendon, d’aller plus loin, explique Andrée Préfontaine. J’ai décidé que le spectateur devait participer à l’expérience esthétique et à la création. Je veux rendre accessible ce moment créatif et musical.»
Le visiteur qui entre dans la galerie pénètre dans un espace interactif, sobre et relativement vide. Dans l’entrée, un écran introduit la réflexion d’Andrée Préfontaine: une énorme fraise, filmée en accéléré, périt peu à peu. «C’est un espace vidéographique où le fruit est reproduit à l’infini, précise l’artiste. On croirait un cœur qui bat et cela évoque la dualité ‘’vie/mort’’.»
À travers sa réalisation, l’artiste travaille sur le temps, celui de l’événement mais aussi celui de la détérioration des fruits. En jouant sur le visuel et le sonore, Andrée Préfontaine invite le spectateur à s’interroger sur la fuite du temps à travers la nature, souvent figée et immortalisée par l’art.
«La nature morte évoque la temporalité. Ici elle est éphémère mais dans l’histoire de l’art elle est fixée sur la toile. Lorsque l’on fait un éloge de la nature, on fixe le temps alors même que les fruits vont périr.»