Le Soleil au zénith

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Publié 19/08/2008 par Guillaume Garcia

Sur terre comme dans les airs, les artistes du Cirque du Soleil ont époustouflé le public lors de la première représentation de Saltimbanco au Centre Air Canada la semaine dernière. La musique, les éclairages, les performances des acrobates relèvent du très haut niveau. Si la perfection existait, le Cirque du Soleil s’en rapprocherait indiscutablement.

Rien ne manque, la compagnie est parvenue à garder tous les ingrédients de la recette d’un bon show de cirque faisant rêver petits et grands: les acrobates, les clowns, les danseurs et les musiciens vous transportent dans l’univers de leur expérience urbaine. Loin de laisser le public passif, les artistes de Saltimbanco jouent avec les spectateurs et les font participer à la fête. Le Cirque du Soleil propose un show qui vous en met plein la vue tout en gardant une proximité touchante avec la foule, la magie opère indéniablement.

Le public est à peine installé lorsque le spectacle commence. Les clowns et les danseurs investissent la scène mais aussi la salle. Le show commence. Ils sautillent entre les rangées, amusant les enfants, poussant des cris et chantant dans une langue propre au Cirque du Soleil. Les artistes jouent avec le public, tout le monde est dans le même bateau, il n’y a pas d’un côté la scène et de l’autre la foule, ici tout le monde participe au spectacle.

Quand les artistes rentrent en scène, pour le début des numéros, les lumières balaient les planches. Les couleurs sont flamboyantes. L’univers de Saltimbanco retranscrit la chose urbaine et les vêtements des comédiens collent bien au concept. Le travail des couturiers est impeccable, les costumes mélangent plusieurs styles, punk, baroque, comedia del arte, hip-hop, pour produire un tout très original. Les masques occupent également une place de choix dans l’apparence des artistes. Parfois drôle, parfois noir le masque nous fait plonger dans le rôle du comédien.

Le Cirque du Soleil possède une caractéristique non négligeable, qui rajoute encore un peu plus de piment dans le show: la musique est performée en direct par un groupe, déguisé bien évidemment, jouant souvent des tours aux artistes. Loin d’être anecdotique, la musique peut être interprétée comme le fil rouge du spectacle. Les crescendo accompagnent magistralement les performances des acrobates. Ici le corps humain, à l’honneur, est tout entier logé à la même enseigne, pour une fois il n’y a pas que les yeux qui en prennent plein la vue, les oreilles sont aussi comblées; le tout transportant réellement le spectateur dans l’univers de Saltimbanco. On rit avec le clown, on croise les doigts quand les acrobates ont la tête en bas, accrochés par les pieds au trapèze; bref, on est avec eux, sur scène, tout en restant assis confortablement dans notre fauteuil.

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Les performances des acrobates, jongleurs, équilibristes sont tout simplement incroyables. Réglés comme du papier à musique les numéros rassasient le public. C’est à se demander s’ils sont humains. Les corps s’envolent, se tordent, se retournent, s’entremêlent dans des chorégraphies très étudiées. Le hasard n’a pas sa place ici, chaque personnage tient un rôle précis. Les costauds qui assurent les trapézistes font des grimaces, amusent les enfants, ils feraient presque oublier leur utilité première qui est de tenir une corde. Le soin apporté à la mise en scène camoufle parfaitement les obligations techniques et chaque geste devient partie intégrante du show.

Les prestations débordent d’originalité tout en proposant des numéros classiques. La qualité d’exécution de la performance d’un artiste joue pour beaucoup dans l’émerveillement mais les décors et le jeu des autres comédiens amènent une dimension autre au show, le show est un tout. Oublié le Monsieur Laval annonçant chaque numéro, ici le spectacle est continu, pas d’interruption, mise à part l’entracte. Les performances se suivent, organisées selon un scénario précis. Le spectateur ne reste jamais dans l’attente, le regard est sans cesse captivé par un élément du show.

Cela ne servirait à rien d’énumérer les numéros, il est préférable de découvrir par soi même. On peut simplement dire que suite au spectacle on ne regarde plus un vélo de la même manière. Tout compte fait, le guidon est une selle comme les autres, et pourquoi aussi roule-t-on sur deux roues et en avant alors que c’est beaucoup plus amusant sur la roue arrière et à reculons? Pourquoi marcher quand on peut faire des bonds de plusieurs dizaines de mètres? Pourquoi se prendre les poteaux dans la rue quand on peut y grimper la tête en bas? Toutes ces questions trouvent leurs réponses au Cirque du Soleil.

La musique s’arrête, les artistes rentrent en coulisse, la lumière revient et l’on se réveille. Ou plutôt on revient à la réalité. Un peu de Soleil dans le ciel torontois, personne ne s’en plaindra.

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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