Le ROM rend hommage aux Premières Nations

Célébration du Bicentenaire de la guerre de 1812

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Publié 17/07/2012 par Annik Chalifour

À l’occasion du bicentenaire de la guerre de 1812, le Musée royal de l’Ontario (ROM) accueille une nouvelle exposition intitulée Alliés souverains, cultures vivantes: Les Premières Nations des Grands Lacs pour une période indéterminée, dans la section des Grands Lacs de la Galerie Daphne Cockwell des Premiers peuples du Canada, au niveau 1 de l’aile Hilary et Galen Weston.

L’exposition examine la participation des nations autochtones à la guerre de 1812 et les répercussions du conflit sur le sort de leurs communautés, tout en mettant en valeur de riches collections d’art canadien et européen, d’anthropologie et de textiles.

«Les collections proposent une perspective autochtone sur la guerre de 1812 et ses conséquences sur le mode de vie des Premières Nations», a cité Trudy Nicks, commissaire de l’exposition en collaboration avec des conseillers des Premières Nations.

Mme Nicks, contactée par L’Express, est conservatrice principale en anthropologie au Département des cultures du monde du ROM.

Chefs de guerre

«Les visiteurs feront connaissance avec des chefs de guerre haudenosaunees et anishinabes, ainsi qu’avec Tecumseh, guerrier shawnee bien connu», a détaillé la commissaire.

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«Ils découvriront l’histoire des femmes du village mohawk des Six Nations qui, après avoir perdu leurs pères et leurs fils à la guerre, ont dû préserver la vie du village.»

«Ces femmes se sont rendues à pied jusqu’aux hauteurs de Queenston pour assister à l’inauguration du monument au général Brock. Elles ont effectué ce pénible voyage non pour célébrer la mémoire du général britannique, mais pour rendre hommage à leurs guerriers.»

Depuis la guerre de 1812, les communautés autochtones n’ont cessé de lutter pour leur survie culturelle et ont su conserver leurs valeurs et coutumes malgré les contraintes exercées par le monde extérieur a rappelé Mme Nicks.

Relations avec les Britanniques

La section sur les Alliés souverains porte sur les Premières Nations qui se sont alliées à la Couronne britannique dans le but de contrer l’expansion territoriale des Américains.

Les Premières Nations et les Britanniques entretenaient depuis longtemps des relations diplomatiques en se rencontrant périodiquement et en échangeant des présents.

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Les cadeaux offerts par les Britanniques se présentaient souvent sous forme de parures en argent et de tissus. L’exposition réunit plusieurs de ces objets tels qu’adaptés et portés par les membres des Premières Nations au tournant du XIXe siècle.

Plusieurs chefs de guerre autochtones dont John Norton, John Brant et John «smoke» Johnson ainsi que le grand guerrier Tecumseh sont représentés par des vêtements et des armes traditionnelles.

Village mohawk

Le «Red Ensign», un cadeau diplomatique offert au chef anishinabe Oshawana durant la guerre de 1812, compte parmi les pièces maîtresses de la section.

Avant d’entrer au ROM, la majorité des objets réunis dans la section faisaient partie de la collection du docteur Oronhyatekha (1841-1907), qui a su s’intégrer à la société de l’époque victorienne sans renoncer à ses valeurs autochtones.

Le Dr Oronhyatekha n’a jamais abandonné son identité mohawk ni son intérêt pour les Premières Nations. Il a toujours défendu la souveraineté et l’égalité des Premières Nations face à la Couronne britannique; celles qui avaient été ses alliées lors des guerres anglo-américaines.

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Alliés souverains s’achève sur le récit, très vivant chez les Six Nations, de la vie au village mohawk après la disparition de nombreux guerriers au lendemain de la guerre de 1812.

Cultures vivantes

La section sur les Cultures vivantes retrace la vitalité des cultures autochtones malgré des siècles de contact avec les cultures européennes.

Cette partie de l’exposition s’ouvre sur la réinterprétation d’un ancien diaporama qui se voulait une représentation de la famille mohawk avant l’arrivée des Européens. Installé au ROM en 1917, le diaporama a été retiré à la fin des années 1970.

Les visiteurs sont invités à repérer les interventions dans la nouvelle version du diaporama et à réfléchir aux stéréotypes d’une culture autochtone isolée et immuable présentée dans la version originale.

Le reste de la section s’articule autour de l’expression et du maintien des grandes croyances et coutumes haudenousaunees et anishinabes à travers la tradition orale, les systèmes d’organisation sociale et politique, la musique et les spectacles, la transmission des motifs de génération en génération et l’activité politique.

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D’antan à aujourd’hui

Plusieurs oeuvres d’art révèlent les liens toujours existants entre les valeurs autochtones d’antan et celles d’aujourd’hui, dont la structure de la Confédération haudenosaunee constituant la forme traditionnelle de gouvernance représentée par le cercle wampum, la canne de condoléances et un drapeau Hiawatha moderne.

Une robe à clochettes de 1900 provenant de plusieurs communautés anishinabes est exposée; lors des pow-wows actuels, les robes à clochettes et les danses sont encore associées à un pouvoir de guérison.

Un panier en écorce de bouleau et un porte-bébé à motif perlé datant du début du XXe siècle offrent une rare occasion d’apprécier la transmission d’un motif floral d’une génération à l’autre au sein d’une famille anishinabe.

Une sculpture en stéatite, un drapeau du guerrier mohawk et un chandail commémorant le blocage du pont Mercier réfèrent à la crise d’Oka de 1990. Symboles de protestation, ces objets expriment la volonté des Premières Nations de préserver leurs cultures et leur identité.

Également au programme, l’exposition Échos d’autrefois: Tod Ainslie et sa vision de la guerre de 1812 réunissant 22 oeuvres de Tod Ainslie, artisan photographe de Burlington, sera présentée jusqu’au 24 février 2013, dans la Salle Wilson du patrimoine canadien de la Galerie Sigmund Samuel du Canada.

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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