Le récent débat parlementaire sur le registre des armes à feu a eu pour effet de révéler une caractéristique du Canada, plus ou moins importante selon les provinces, qui est le fossé entre les populations urbaines et rurales. Que sait-on de ces gens qui nous fournissent une bonne part de notre alimentation. Ces fermiers, agriculteurs que l’on ne croise que très rarement si l’on est citadin? Pas grand-chose il faut bien l’avouer. Peter Sibbald, photographe reconnu expose à l’Alliance française de Toronto ses clichés de rodéo, activité parfois mystifiée, caricaturée ou dénigrée, mais tradition ancienne chez les gens de la campagne. Peter Sibbald a voulu montrer ce que l’on ne sait pas, ce que l’on ne voit pas, cette culture à part, presque une contre-culture, avec ses codes, loin du métro-boulot-dodo.
La famille de Peter est arrivée d’Écosse il y a bien longtemps, au XIXe siècle et travaille la terre depuis ce temps-là. Devenu citadin, et photographe, Peter a cherché à comprendre cette vision souvent négative qu’ont les citadins sur les gens de la campagne.
Il connaissait les rodéos, mais n’en savait pas plus que ça sur le sujet. Il s’est donc immergé dans ce milieu, cette culture pour en faire ressortir les traits, les valeurs, les traditions.
Le mythe du cowboy
Peter a vite expliqué qu’il y avait une grande méconnaissance du sujet avec deux visions qui s’opposent: celle du cowboy des films et celle du paysan, pour faire simple. Tous ceux qui font du rodéo ne sont pas de vrais cowboys et tous les cowboys ne font pas du rodéo, avec toutes les variables possibles.
Nées dans les années 50 en Ontario les compétitions de rodéo attirent des foules qui, parfois, traversent le pays pour y participer.
Tradition héritée des vaqueros mexicains, le rodéo vient du terme round-up, qui signifie rassembler le troupeau. Lors de ces grands rassemblements, les cowboys de l’époque se prenaient au jeu, et se défiaient pour savoir qui était le meilleur cowboy.