Les universités sont des acteurs clés de la mondialisation et elles doivent être reconnues comme telles par la société et les gouvernements, a plaidé Luc Vinet, recteur de l’Université de Montréal, lors d’une allocution présentée au Club canadien de Toronto la semaine dernière.
«L’avenir du Canada repose sur la qualité de ses ressources humaines», a-t-il spécifié d’entrée de jeu, posant clairement les prémisses de son discours et ouvrant la porte à un plaidoyer sans équivoque pour l’augmentation pressante du financement des universités.
«Les universités sont puissamment con-frontées à la globalisation et doivent être en résonance avec les grands enjeux contemporains, qui pour la plupart ont une portée internationale», a-t-il poursuivi. Cette nouvelle réalité se décline en trois enjeux spécifiques: la réputation nationale et internationale des universités, leur rôle dans la productivité canadienne et le financement universitaire.
La réputation d’une université ne doit plus uniquement se restreindre au cadre national, mais doit maintenant s’étendre à l’international. «L’Université de Montréal joue un rôle clé sur la scène canadienne mais elle est encore un secret trop bien gardé», croit à ce sujet le recteur de l’Université de Montréal. Son alma mater accuserait un déficit de réputation et, «par ricochet, le Canada aussi en souffre.»
Les statistiques sont pourtant là. 55 000 étudiants, représentant le quart de la population étudiante québécoise, fréquentent l’université juchée sur la montagne. Elle est la 2e université en importance au Canada, après l’Université de Toronto, en termes de revenus de recherche et de nombre d’étudiants et ses étudiants de médecine sont arrivés 1er à l’examen du Conseil médical du Canada durant sept années consécutives. Pourquoi alors un tel déficit de notoriété? Le recteur n’a malheureusement pas fourni d’explications.