Plusieurs semblent s’insurger devant la décision du gouvernement Harper de mettre fin à l’obligation de répondre au long questionnaire envoyé précédemment au cinquième de la population, la partie qui allait au-delà de la langue maternelle. Recensement après recensement, l’assimilation des francophones et une réduction de leur proportion dans la démographie canadienne sont pourtant déjà manifestes. Le déclin rappelle celui du manque de leadership ou volonté politique que le Commissaire aux langues officielles observe rapport après rapport.
D’autre part, on sait fort bien que les données du recensement sont utilisées par les bureaucrates et politiciens des villes et provinces du Reste du Canada (RdC) pour justifier toutes prestations de services potentiellement reliées au français: bibliothèque, musée, culture, relations publiques/affichage, service à la clientèle, personnel, écoles d’immersion, enseignement post-secondaire, etc.
Il est électoralement donc rentable en temps de coupures de réallouer les budgets aux démographies asiatiques montantes, par exemple. Nos amis asiatiques, anglophones ou issus de la nouvelle immigration qui très souvent par le passé envoyaient leurs enfants en immersion réalisent que le français n’est plus considéré sérieusement et s’en éloignent. Inutile de mentionner l’impact sur notre prochaine génération de francophones, les nouveaux arrivants francos ou encore les derniers résistants.
Pourquoi donc alors tant s’entêter à continuer de mesurer le taux de mortalité des francophones dans le RdC aux cinq ans? Cette pratique n’a certes pas aidé à mettre à jour les politiques publiques canadiennes en matière de dualité linguistique et médias, parmi autres. Pourquoi ne pas plutôt essayer de voir quelle nouvelle réalité linguistique l’a remplacé dans un monde multilingue et super branché?