Le projet de loi 52 pointé du doigt par l’AEFO

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Publié 05/09/2006 par Yann Buxeda

Le projet de loi 52, présenté il y a quelques jours par le gouvernement McGuinty, a soulevé l’inquiétude de l’Association des enseignantes et enseignants francophones de l’Ontario (AEFO). Le texte, qui porte sur la modification de la Loi sur l’éducation concernant l’apprentissage des élèves jusqu’à l’âge de 18 ans et l’apprentissage équivalent, pourrait, selon l’organisme franco-ontarien, amener à dévaloriser les jeunes francophones désireux de poursuivre leurs études en français.

La semaine dernière, le président de l’AEFO Paul Taillefer s’est exprimé au sujet du projet de loi 52 lors d’une audience publique devant le Comité permanent de l’Assemblée législative de l’Ontario.

Principal point d’inquiétude pour l’organisme francophone, le volet du texte qui porte sur l’apprentissage équivalent. Selon Paul Taillefer, ce projet pourrait «remettre en cause les avancées effectuées ces dernières années au sujet de l’aménagement territorial pour l’égalité des chances entre étudiants francophones et anglophones.»

Le projet de loi, qui prévoit de permettre aux jeunes de poursuivre leur cursus scolaire hors de la voie traditionnelle – c’est le cas pour près de deux tiers des jeunes qui atteignent le post-secondaire – via des stages professionnels ou des centres d’enseignement technique ou culturel, pose en effet des défis à la communauté francophone.

En théorie, l’idée est saluée par l’institution francophone, mais dans la pratique, Paul Taillefer regrette que tout ne soit pas en place pour assurer l’égalité des chances entre francophones et anglophones: «Au niveau des infrastructures, nous ne pouvons pas actuellement rivaliser avec nos collègues anglophones.

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Il existe très peu de centres d’apprentissage francophones, notamment en province, et l’éloignement géographique risque de pousser les étudiants francophones à se tourner vers des solutions anglophones. Des difficultés déjà rencontrées avec certains stages en entreprises, et nous voulons nous assurer que tout sera mis en oeuvre pour ne pas amplifier le phénomène.»

La solution de l’enseignement à distance, qui semblait la plus plausible dans un premier temps, ne suscite pas non plus un engouement immodéré de la part du président de l’AEFO: «Le problème des cours par correspondance est multiple. Non seulement, l’élève est livré à lui-même, mais certains cursus sont tout bonnement inenvisageables avec ce système. Pour apprendre un métier il faut assimiler la théorie mais aussi se confronter à la pratique. Ce qui, par correspondance, est plutôt complexe.»

L’AEFO saura bientôt si ses inquiétudes seront apaisées, puisque le projet de loi sera débattu par les autorités gouvernementales cet automne.

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