Le projet Cartagène sur le génome recrute

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Publié 08/01/2008 par Charles-Philippe Giroux (Presse canadienne)

Le projet de recherche en génomique Cartagène, piloté par l’Université de Montréal, commencera cette semaine à recruter quelque 400 premiers sujets qui permettront aux chercheurs d’éventuellement accoucher d’une des plus grandes banques de données sur la santé au Québec.

Ces premiers sujets, âgés d’entre 40 et 69 ans, seront recrutés au hasard à partir de la liste de bénéficiaires de la Régie de l’assurance-maladie du Québec. Ils recevront par la poste une brochure sur le projet, avant d’être contactés quelques jours plus tard au téléphone.

Leur participation permettra de vérifier les derniers détails techniques de l’étude, qui devrait entamer ses recherches formelles au mois de mai et recueillera les données auprès d’un total de 20 400 Québécois.

Les volontaires seront appelés à donner environ deux heures de leur temps pour répondre à un questionnaire, prendre quelques mesures physiques et récolter un échantillon de sang et d’urine. La banque de données ainsi formée sera analysée afin de déterminer notamment quelles maladies devraient faire l’objet de tests de dépistage auprès des générations à venir, ainsi que les habitudes de santé à promouvoir.

«C’est une espèce d’enquête de santé représentative de la population des zones métropolitaines du Québec, et qui a l’avantage d’avoir des données sur le génomique en plus des réponses aux questionnaires habituels», fait remarquer le directeur scientifique de Cartagène, le généticien Claude Laberge, précisant que l’étude s’intéresse à la diversité d’une population hétérogène moderne.

En choisissant des sujets dans la tranche d’âge de 40-69 ans, les chercheurs savent qu’environ le tiers des sujets sont déjà des victimes de l’hypertension, de maladies cardiovasculaires, de l’arthrite et d’autres maladies. «Mais les deux tiers n’ont rien et on veut aussi savoir pourquoi ils n’ont rien, et quelle est la contribution du génome dans l’environnement par rapport à la santé et à la maladie», souligne M. Laberge.

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La cohorte de 20 400 sujets sera suivie pendant une période de 50 ans à partir de bases de données gouvernementales. «Nous devrions donc voir qu’est-ce qui se prépare, qu’est-ce qui s’en vient», note M. Laberge. Selon ce qui sera observé dans la biobanque, Cartagène pourrait ainsi être en mesure de recommander que certains tests soient effectués par les médecins ou les hôpitaux.

Ces données sur les gènes des Québécois seront ultimement comparées à celles d’une vingtaine d’autres biobanques en provenance de 35 pays et pourraient permettre de déterminer le rôle de différents environnements dans l’expression des gènes.

«Le génome, de façon générale, dans sa structure, varie très peu à travers le monde. Ce qui varie, ce sont les environnements qui permettent aux gènes de s’exprimer ou non, leur susceptibilité de faire surface ou pas, précise le docteur Laberge. Donc on pourra contribuer à évaluer l’impact du génome sur la santé et la maladie par rapport à différents environnements.»

Cartagène a recueilli des fonds totalisant 34,5 millions $ sur trois ans. La ressource scientifique qui émergera de cette étude sera entièrement publique, et n’est financée que par des organismes publics.

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