Le jury du Prix Christine-Dumitriu-Van-Saanen, composé d’Yves Breton, de Jeanne Sabourin et de Daniel Chouinard, a fait son choix et ce dernier s’est porté sur l’auteure Michèle Matteau, auteure d’Un Doigt de brandy dans un verre de lait chaud. Ce troisième volet de la série A ta santé, la vie évoque le passage à retraite pour les cinq personnages qui peuplent le roman.
«J’ai été heureuse de recevoir ce prix. Je l’ai appris par téléphone. Les larmes me sont montées aux yeux, car je suis émotive. Quand un de vos livres gagne un prix, c’est comme lorsqu’un de vos enfants obtient un diplôme», explique, émue, Michèle Matteau lors d’un entretien téléphonique. C’est le troisième prix que Michèle Matteau reçoit pour son œuvre, après le Prix de la Ville d’Ottawa en 2001 pour le recueil de nouvelles Quatuor pour cordes sensibles et le Prix Trillium en 2001 pour Cognac et porto, le premier opus de la trilogie A ta santé, la vie.
«Les mises en nomination ont été assez nombreuses, déclare-t-elle. Je ne dis pas ça par orgueil, ce sont les faits», justifie l’écrivaine. Le jury s’était penché sur 23 oeuvres littéraires parmi lesquelles des romans, des poèmes, des nouvelles, des essais et livres pour la jeunesse. Trois finalistes sont sortis du lot, dont Paul Savoie pour L’Empire des rôdeurs, Maurice Henrie pour Les roses et le verglas et, bien sûr, Michèle Matteau.
Alain Thomas, président du Comité du Prix du Salon du livre de Toronto, explique en ces mots le choix du jury. «Le jury a souligné l’humour et la finesse des observations sociales et psychologiques de l’auteure, tout comme il a apprécié l’étendue des questions relatives à la transition de la vie active à la retraite chez ses personnages. Il a également mis en évidence la variété des situations vécues, allant de l’appréciation bien épicurienne des menus plaisirs de la vie quotidienne à la volonté de surmonter les deuils et toutes les autres épreuves qu’amène la passage à la soixantaine.»
Michèle Matteau revient elle-même sur le fond de l’histoire que relate son roman. «Les personnages arrivent à la soixantaine. Ils doivent à la fois intégrer le choc de la retraite, l’éminence du vieillissement et la mort qui rôde autour d’eux. C’est l’histoire d’un passage à la fragilité, mais l’espoir, la sérénité sont toujours là.»
Sa trilogie est composée de romans qui ont tous un titre en rapport avec l’alcool. Cognac et porto en 2001, Café crème et whisky et Un Doigt de brandy dans un verre de lait chaud. «Ce n’est pas parce que je suis alcoolique», plaisante-t-elle.