Le président et le dg de l’AFO devant le caucus conservateur

Rencontre historique

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 21/05/2013 par François Bergeron

Les deux principaux dirigeants de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), l’organisme qui représente les Franco-Ontariens dans les coulisses de la politique, ont rencontré lundi 13 mai une vingtaine de membres du caucus du Parti progressiste-conservateur à l’Assemblée législative.

C’était la première fois que l’AFO faisait une présentation devant le caucus parlementaire d’un parti. D’habitude, indique le directeur général de l’AFO, Peter Hominuk, les lobbyistes rencontrent les ministres ou les personnalités politiques individuellement dans leur bureau ou en marge d’activités communautaires. C’est aussi une rare initiative en direction du Parti progressiste-conservateur, et vice-versa.

Tim Hudak bilingue?

Le chef Tim Hudak participait à la rencontre, et a d’ailleurs impressionné le président de l’AFO, Denis Vaillancourt, par son niveau de français. «J’ai l’impression qu’il pourrait facilement lire un discours en français», a confié M. Vaillancourt en entrevue à L’Express.

Très peu de députés conservateurs à Queen’s Park sont bilingues. Le plus connu est Peter Shurman, élu à Thornhill. Par contre, quelques candidats PC déjà choisis en vue des prochaines élections sont bilingues, dont Roxane Villeneuve-Robertson dans Glengarry-Prescott-Russell, la circonscription que son père, l’ancien ministre Noble Villeneuve, a représentée de 1983 à 1996.

(Pour la petite histoire, Noble Villeneuve succédait en 1983 à un de ses cousins, Osie Villeneuve. Il est peu actif aujourd’hui, ayant subi un infarctus en 2002, mais il était photographié récemment avec sa fille qui prépare sa campagne.)

Publicité

«Nous ne sommes pas arrivés là avec une liste de demandes, une liste d’épicerie», raconte M. Vaillancourt. «Il s’agissait pour nous d’expliquer qui nous sommes, ce que c’est que la francophonie ontarienne, et présenter nos priorités telles qu’adoptée en assemblée générale, notamment: la désignation de l’hôpital Montfort sous la Loi des services en français; la protection des services en français lorsque des services publics sont sous-traités au secteur privé; l’expansion du réseau éducatif postsecondaire en français dans le sud de la province.»

Découverte

«Pour plusieurs députés conservateurs, c’était une découverte», estime le président de l’AFO, qui considère que les membres de l’Opposition officielle à Queen’s Park se sont montrés «réceptifs» aux propos de l’AFO. «On sent une volonté, chez les conservateurs, de mieux comprendre les aspirations des Franco-Ontariens.»

En ces temps de gouvernement minoritaire, chaque vote compte. Le Parti progressiste-conservateur, qui n’a toujours pas de site web en français, peut difficilement ignorer un des deux peuples fondateurs du pays. Même si les Franco-Ontariens ne constituent que 5 % de la population de la province, le vote francophone et francophile est déterminant dans quelques circonscriptions.

Toutes les couleurs politiques

Les Franco-Ontariens ne représentent pas un bloc électoral monolithique, ont reconnu et même font valoir les représentants de l’AFO. «Il y a des Franco-Ontariens qui votent conservateur», assure M. Vaillancourt. «Il y a des Franco-Ontariens de toutes les couleurs politiques.»

Lors de cette rencontre, MM. Vaillancourt et Hominuk n’ont pas entendu de commentaires négatifs sur un éventuel ressac («backlash») de la base conservatrice contre une ouverture au fait français.

Publicité

«Le seul bémol», indique le président de l’AFO, «touchait le contexte économique nécessitant un meilleur contrôle des dépenses publiques, où les services en français seraient perçus comme des dépenses extravagantes.»

La population ontarienne est une grande famille, image M. Vaillancourt, et dans une famille, «ce n’est pas parce que les temps sont durs qu’on n’habille pas les enfants.» Les services en français en Ontario, pour l’AFO, sont une nécessité. Les membres du caucus progressiste-conservateur sont maintenant au courant.

Réunion annuelle

L’AFO prévoit organiser d’autres présentations du genre devant les caucus des deux autres partis. MM. Vaillancourt et Hominuk souhaitent aussi l’institution de rencontres officielles annuelles avec la ou le premier ministre, les 25 septembre, Jour des Franco-Ontariens.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur