Le premier tremblement de terre majeur au Canada

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Publié 03/02/2009 par Paul-François Sylvestre

«Nous avons été longtemps dans la créance que le monde allait prendre fin.» C’est ce que Marie de l’Incarnation, fondatrice des Ursulines de Québec, écrit à son fils après le séisme qui secoua la Nouvelle-France le 5 février 1663. Ce tremblement de terre serait le premier de grande importance à se produire depuis l’arrivée des Blancs au Canada.

Selon les Relations des Jésuites, tout a commencé vers cinq heures et demie du soir, le 5 février 1663. «Un grand bruissement s’entendit en même temps dans toute l’étendue du Canada. Ce bruit, qui paraissait comme si le feu eût été dans les maisons, en fit sortir tout le monde pour fuir un incendie si inopiné; mais au lieu de voir la fumée et la flamme, on fut bien surpris de voir les muraille se balancer et toutes les pierres se remuer comme si elles se fussent détachées; les toits semblaient se courber en bas d’un côté, puis se renverser de l’autre; les cloches sonnaient d’elles-mêmes…»

Ce séisme se fit ressentir partout: aux Trois-Rivières, à Montréal, à la Baie Saint-Paul, en Gaspésie, en Nouvelle-Angleterre et en Acadie. Des montagnes se renversèrent dans le Saint-Maurice, formant une digue qui changea le cours de la rivière. Une colline s’abîma dans le fleuve et en ressortit sous la forme d’un îlet. Dans les forêts, les arbres se heurtaient les uns aux autres, les montagnes se déracinaient pour s’entrechoquer, creusant des abîmes.

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Les témoins oculaires ont-ils laissé une description exagérée. Peut-être l’hyperbole a-t-elle pris le pas sur la réalité. Toujours est-il que «ce fut un grand bien pour les âmes, rapporte le Journal des Jésuites, car le mercredi des Cendres, on eut dit que c’était un jour de Pâques, tant les confessions et communions et toutes dévotions furent fréquentes».

Marie de l’Incarnation avoua à son fils: «Je me suis vue presque à tous moments sur le point de consommer mon sacrifice.»

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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