Le premier train au Canada

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Publié 21/07/2009 par Paul-François Sylvestre

Les préparatifs pour faire rouler le premier train au Canada débutent en janvier 1835. Deux jeunes ingénieurs américains effectuent les levés d’un tracé qui relierait Saint-Jean et le point le plus proche du Saint-Laurent, un hameau nommé La Prairie, situé à 23,3 km en amont de Montréal. Le projet est baptisé Champlain and St. Lawrence Railroad.

La compagnie commande une locomotive à vapeur à Newcastle et quatre voitures de voyageurs aux États-Unis. Quant aux wagons plats et aux wagons à bagages, ils sont construits dans une usine de Montréal. Les rails sont des pièces en pin de six pouces carrés raccordées à leurs extrémités par des éclisses en fer et des boulons.

En juin 1836, la locomotive Dorchester arrive au quai de Molson à Montréal. Elle est munie de quatre roues motrices et se caractérise par son centre de gravité élevé et un entraxe court surnommé Kitten (le chaton) à cause de son comportement capricieux. Pour ne pas effrayer le public, les essais de la Dorchester s’effectuent la nuit au clair de lune.

Le 21 juillet 1836, une grande fête est organisée pour souligner l’ouverture de la ligne. Lord Gosford, gouverneur général du Bas-Canada, Louis-Joseph Papineau et 32 membres de l’élite sociale prennent place dans les deux voitures de première classe, les seules qu’on a attelées à la locomotive.

En effet, comme la petite locomotive à vapeur ne peut prendre en charge les 300 invités, les autres voitures et les wagons plats sont attelés à des chevaux.

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En deux heures, tout ce beau monde atteint la gare flambant neuve de Saint-Jean et il s’ensuit une multitude de toasts et de témoignages.

Trop cher pour expédier des marchandises, le train prend une ampleur stupéfiante auprès des Montréalais.

Les excursions sont si nombreuses que les encombrements causés par les pique-niqueurs le long de la voie dérèglent complètement les horaires.

Le train ne laisse personne indifférent. Même Charles Dickens quitte le théâtre de Montréal pour une journée afin de l’essayer; il en fait ensuite un éloge exagéré.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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