Le 26 février dernier, le gouvernement de l’Ontario a remis, pour la première fois, le Prix du premier ministre pour l’excellence artistique. La cérémonie s’est déroulée au Musée royal de l’Ontario, dans une mise en scène qui a bafoué la langue française. Le public franco-ontarien a eu droit, encore une fois, à la «token French-language sentence».
Les invités étaient d’abord accueillis par une affiche unilingue anglaise. Dans la salle de réception, l’écran ne projetait que le nom du prix en langue anglaise.
Le premier ministre était absent, mais les convives ont pu voir et entendre son message électronique. Dalton McGuinty a d’abord prononcé une phrase de bienvenue en français, puis est passé à l’anglais. C’est dans cette langue qu’il a livré l’essentiel de son message.
Le premier ministre a parlé de l’importance que les arts revêtaient aux yeux de son père. Il a cité des auteurs (en anglais seulement), puis a lancé la «token French-language sentence». Le public francophone eu droit à cinq mots: «Les arts sont profondément humains.» En agissant ainsi, le premier ministre a terni l’image de son propre prix d’excellence artistique.
Lorsque la ministre de la Culture, Caroline Di Cocco, a pris la parole, elle n’a pas prononcé le moindre mot dans la langue de Molière. Il y avait pourtant un organisme franco-ontarien parmi les finalistes, un membre du jury francophone et des représentants franco-torontois de la communauté artistique dans l’assistance.
Quant à la maîtresse de cérémonie, Martha Durdin (présidente du Conseil des arts de l’Ontario), elle a lancé un bonsoir en français, puis a fait tout son boniment d’introduction en anglais seulement.