Le premier ministre roumain démissionne face aux manifestations

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Publié 06/02/2012 par Alison Mutler (The Associated Press)

à 19h30 HNE, le 6 février 2012.

BUCAREST, Roumanie – Après des semaines de manifestations contre les mesures d’austérité qu’il avait imposées, le gouvernement de la Roumanie a été contraint de démissionner, lundi, devenant le plus récent régime européen à s’écrouler devant d’imposantes dettes et une grandissante colère publique liée à de sévères coupures gouvernementales.

Emil Boc, qui occupait la fonction de premier ministre depuis 2008, a expliquait qu’il démissionnait pour «apaiser les tensions politiques et sociales» et afin de faire place à un nouveau gouvernement. Des milliers de Roumains ont envahi les rues du pays en janvier afin de dénoncer les baisses de salaires, les hausses d’impôts et de taxes et la perception généralisée selon laquelle le gouvernement n’était pas touché par les épreuves que doivent endurer les quelque 22 millions résidants du pays.

Le président Traian Basescu a rapidement nommé Catalin Predoiu, actuel ministre de la Justice et seul membre du Cabinet à ne pas être affilié à un parti politique, au poste de premier ministre par intérim, jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement.

M. Basescu a également choisi Mihai Razvan Ungureanu, chef des services de renseignement étranger de la Roumanie, pour occuper la fonction de premier ministre, et lui a demandé de former un nouveau Cabinet. Le Parlement doit approuver, dans un délai de 60 jours, les nominations de M. Ungureanu et de ses ministres à défaut de quoi l’assemblée législative sera dissoute et de nouvelles élections seront déclenchées.

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Le parti de M. Boc et ses alliés détiennent toujours la majorité au Parlement, mais les partis d’opposition ont exigé, tard lundi, la démission de M. Basescu et la tenue d’élections parlementaires hâtives.

Dans une brève déclaration, M. Ungureanu, un ancien ministre des Affaires étrangères, a affirmé que sa priorité, à titre de premier ministre, serait d’assurer «la stabilité politique et économique de la Roumanie». M. Ungureanu est perçu comme un fidèle allié de M. Basescu et pro-Américain dans sa vision. Mais l’opposition a fait savoir qu’elle s’opposait au choix de M. Ungureanu et qu’elle continuerait son boycott du Parlement, amorcé la semaine dernière.

«Nous allons nulle part avec ce nouveau gouvernement», a lancé le chef du Parti libéral, Crin Antonescu.

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