Le possible retour de Sarkozy en 2017 indispose son parti

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Publié 11/10/2012 par Christopher Bodeen (The Associated Press)

4 oct 2012 17h20

PARIS – L’ancien président français Nicolas Sarkozy n’est plus là, mais son ombre continue de planer sur son parti, l’Union pour un mouvement populaire (UMP). Désormais, certains membres de l’UMP s’en agacent ouvertement.

Peu à peu, les langues se délient parmi certains cadres de l’UMP pour tourner la page Sarkozy.

« On ne se baigne pas plusieurs fois dans le même fleuve », a lancé jeudi l’ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin. « Je préférerais que la jeune génération assume notre avenir », a-t-il ajouté.

Des propos qui interviennent alors que l’hypothèse d’un retour de Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2017 est revenue en force cette semaine.

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« La question n’est pas de savoir si je vais revenir mais si j’ai le choix, moralement, vis-à-vis de la France de ne pas revenir » pour la présidentielle de 2017, aurait déclaré Nicolas Sarkozy à son ex-ministre Bruno Le Maire récemment.

« Vu l’état désastreux dans lequel la France risque de se trouver dans cinq ans, je n’aurai pas le choix en 2017 », aurait dit M. Sarkozy, selon ce que rapportait « Le Canard enchaîné » dans son numéro de mercredi. « Je ne peux pas me défausser moralement vis-à-vis des Français », aurait-il affirmé.

Interrogé sur ces propos mercredi, Bruno Le Maire, candidat malheureux à la présidence de l’UMP, n’a ni confirmé ni démenti. « Quand vous avez été président pendant cinq ans, (…) vous n’allez pas tout d’un coup tourner la page », a-t-il déclaré.

L’ancien ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux, proche de Nicolas Sarkozy, n’a pas nié non plus. « La politique, c’est assez simple, c’est une alchimie entre le devoir, l’envie et les circonstances », a-t-il résumé sur la chaîne RTL.

« Vu l’état désastreux dans lequel la France risque de se trouver dans cinq ans, je n’aurai pas le choix en 2017 », aurait déclaré l’ancien président à son ex-ministre Bruno Le Maire, selon « Le Canard enchaîné ».

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Mercredi, l’ancien premier ministre François Fillon, candidat à la présidence de l’UMP, a pris ses distances avec ces spéculations.

« Si un jour Nicolas Sarkozy veut revenir dans la vie politique, eh bien à ce moment-là il reviendra, mais on ne va pas passer chacune de nos journées d’ici la fin du quinquennat à se poser la question de savoir si Nicolas Sarkozy va revenir ou pas », a-t-il lancé.

« Notre responsabilité aujourd’hui, c’est d’incarner le redressement national, pas d’attendre une décision qui ne regarde que lui et qui sera de toute façon, quelle qu’elle soit, une décision que nous respecterons », a ajouté M. Fillon.

Si la démarche est encore prudente, le pari est risqué pour François Fillon, tant les adhérents de l’UMP sont encore nostalgiques de Nicolas Sarkozy. Un ressort sur lequel s’appuie d’ailleurs son rival à la présidence de l’UMP, Jean-François Copé, qui a plusieurs fois répété qu’il s’effacerait en cas de retour de Nicolas Sarkozy.

Parmi ses proches, on juge donc avec sévérité les déclarations récentes sur un éventuel retour de l’ancien président.

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« J’assume pleinement les années Sarkozy et je regarde avec un certain agacement certains de mes amis, tous les jours, prendre leurs distances avec le bilan », a lancé l’ancien ministre Luc Chatel jeudi. « Ce n’est pas en enterrant Sarkozy qu’on rassemblera l’UMP. »

Si Nicolas Sarkozy se représentait en 2017, la situation serait tout à fait inédite: jamais un président battu ne s’est relancé dans la course à l’Élysée sous la Ve République. Pour l’heure, seuls 32 pour cent des Français souhaitent le voir jouer un rôle important dans les mois et les années à venir, selon un sondage à paraître dans le « Figaro Magazine ».

La simple hypothèse d’un retour de l’ancien président complique sérieusement la tâche de ceux qui se verraient bien lui succéder pour diriger la droite.

« On ne peut pas dire qu’on va reconstruire l’UMP et attendre tous les jours de savoir s’il revient », a observé le député-maire de Saint-Quentin, Xavier Bertrand. L’ancien ministre est le seul à avoir sauté le pas en annonçant qu’il serait candidat aux primaires de l’UMP pour la présidentielle « quelles que soient les circonstances ».

L’ombre de l’ancien président risque de s’avérer bien encombrante dans les mois qui viennent pour les dirigeants de l’opposition. « Quel que soit le futur président de l’UMP, il aura un seul adversaire: Nicolas Sarkozy », a résumé un député de l’UMP sous le couvert de l’anonymat.

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