Le portrait chinois : une façon ludique d’apprendre le conditionnel

Quatre jeunes poètes de nos écoles d'immersion

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Publié 03/12/2019 par Michèle Villegas-Kerlinger

Le portrait chinois? Cela vous dit quelque chose? Des phrases du genre «Si j’étais une langue, je serais le français. Si j’étais une province, je serais l’Ontario», etc.

Pour les élèves en immersion qui étudient les phrases conditionnelles, structure qui donne à certains des maux de tête et à d’autres de véritables migraines, le portrait chinois offre une façon intéressante d’apprendre ce point de grammaire.

Pour enseigner aux élèves les phrases hypothétiques tout en leur lançant un défi digne de ce nom, on peut leur demander de ne pas répéter un verbe plus d’une fois dans leur portrait chinois, ce qui représente une tâche créative et ludique.

Par ailleurs, grâce au recours à un bon dictionnaire de synonymes et à des stratégies pour surmonter la peur de la page blanche, l’élève est bien outillé (e) pour faire un tel exercice. Il ou elle peut même choisir un thème pour ses phrases ou en faire une petite histoire pour créer un beau poème.

Pour vous donner une idée de ce à quoi un tel exercice peut ressembler, voici quelques portraits chinois exceptionnels de quatre élèves en immersion française ici à Toronto…

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Si j’étais un océan

Si j’étais un océan, je ferais d’immenses vagues.

Si je me sentais triste, mes eaux resteraient tranquilles.

Si je ressentais de la colère, je rassemblerais les orages les plus puissants de tous les temps.

Si des pirates violaient les règles de l’océan, j’avalerais leurs navires.

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Si les capitaines des navires avaient de bonnes intentions, je les apporterais rapidement à travers mon corps.

Si quelqu’un cachait du trésor dans mes profondeurs, je le garderais bien.

Si les êtres humains jetaient des détritus dans mes eaux, je me vengerais en envahissant leurs terres.

Si des explorateurs venaient pour me reconnaître, je les laisserais m’étudier.

Si je visitais les êtres humains sur la plage, je les amuserais avec de grandes vagues pour les surfeurs et de petites vagues pour les enfants.

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Si les courants me portaient autour du monde, mes yeux verraient tous les émerveillements.

Si les animaux marins chantaient, mes oreilles se réjouiraient de la plus belle musique.

Si quelqu’un voulait m’entendre, il pourrait placer une conque sur son oreille pour m’écouter.

Si j’avais la beauté d’un océan, tout le monde m’adorerait.

Si je rendais tant de personnes heureuses de ma présence, mon cœur se remplirait d’amour.

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Si le monde continuait de m’abuser, je souffrirais de plus en plus chaque jour.

– Katherine Nguyen

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Je serais un oiseau

Si j’étais un animal, je deviendrais un oiseau.

Si j’avais ses ailes, je volerais dans les forêts verdoyantes et à travers des champs de fleurs pittoresques.

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Si j’allais aux réserves naturelles, j’étreindrais les vues captivantes.

Si je voyageais toute ma vie, j’explorerais les côtés de la nature inexplorés.

Si je migrais vers le Sud pendant l’hiver, je ferais de nouveaux amis avec les flamants roses.

Si je construisais un nid, je trouverais une branche d’un gros arbre avec beaucoup de feuilles et de la protection.

Si je devais protéger mon nid, je chanterais fort pour défendre mon territoire.

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Si je me sentais trop chaud pendant les jours ensoleillés, je prendrais une douche dans les rivières chatoyantes.

Si je m’envolais dans les ciels bleus, je montrerais mes plumes de couleurs brillantes.

Si je trouvais des baies et des noix délicieuses, je festoierais joyeusement avec mes amis.

Si je découvrais un joli jardin, je batifolerais dans les fontaines en jouant au loup avec les autres oiseaux.

Si je voyais un prédateur, je m’échapperais rapidement dans un trou d’arbre.

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Si je me couchais pendant les nuits froides, je me garderais chaud grâce à mes plumes douces.

Si je perchais sur un arbuste pendant la soirée, j’observerais les couchers du soleil avec leurs teintes cramoisies et orange.

Si je me changeais en cette créature, je passerais du temps en liberté.

– Erika K.

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Si j’étais une antilope d’Amérique du Nord…

Si j’étais un animal, je choisirais d’être une antilope d’Amérique du Nord.

Si je vivais avec un troupeau d’antilopes, j’en ferais ma famille.

Si j’avais les caractéristiques d’une antilope, je deviendrais l’animal qui court le plus vite et efficacement en Amérique du Nord, maintenant des vitesses d’environ 70 à 80 km/h sur une longueur d’une trentaine de kilomètres.

Si je courais comme une antilope d’Amérique, le mammifère le plus rapide du monde après le guépard, je pourrais échapper à tous les prédateurs qui aiment me manger, car je pourrais courir à une vitesse maximale d’environ 100 km/h.

Si je m’échauffais trop en courant, je me refroidirais grâce aux échanges thermiques dans mon nez.

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Si j’apprenais à vivre efficacement comme une antilope d’Amérique, je résisterais aux températures extrêmes des prairies en Amérique du Nord où j’existerais.

Si j’existais comme antilope, je ne devrais pas m’inquiéter des problèmes humains.

Si je me trouvais près d’un lac, je nagerais excellemment, car les antilopes nagent très bien.

Si je voulais manger, je chercherais de la végétation : de l’herbe, des cactus, des arbustes ou d’autres plantes qui se trouvent en Amérique du Nord.

S’il y avait du danger près de mon troupeau, je le détecterais avec ma vision périphérique de 320 degrés qui pourrait détecter du mouvement jusqu’à 6,4 km.

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Si je me sentais en danger, les poils blancs de ma croupe alerteraient mon troupeau.

Si le danger s’approchait, mon troupeau migrerait pendant la journée ou même la nuit, car les antilopes sont actives en tout temps.

Si je me trouvais devant un obstacle, comme une clôture, je glisserais dessous, car les antilopes d’Amérique du Nord ne sont pas de bons sauteurs.

Si mon troupeau se logeait dans une région de haute altitude, nous survivrions, car nous avons des poumons gigantesques qui nous aident à subir les conditions des altitudes jusqu’à 11 000 pieds.
Si je semblais avoir chaud ou froid, j’ajusterais les poils de mon corps pour contrôler ma température corporelle.

– Ethan Munoz Yu

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Le Noël de rêve

Si j’avais sept ans, je voudrais rencontrer le Père Noël.

Si je le rencontrais, peut-être qu’il m’emmènerait au pôle Nord.

Si je pouvais aller au pôle Nord, je visiterais son atelier.

Si j’entrais dans son atelier, je verrais tous les lutins.

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Si je parlais aux lutins, je leur poserais beaucoup de questions.

Si je me comportais bien, je recevrais un jouet.

S’ils me le permettaient, j’aiderais à la fabrication des jouets moi-même.

Si je travaillais fort, je deviendrais fatigué.

Si je me reposais, je désirerais des biscuits.

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Si je trouvais la cuisine, je commencerais à les dévorer.

Si je mangeais beaucoup, je chercherais quelque chose à boire.

Si je sortais de la cabane, je passerais devant les rennes.

S’ils m’aimaient, peut-être qu’ils retourneraient chez moi.

S’ils volaient bien, je leur offrirais des carottes.
Si je gardais un des rennes, je me souviendrais de l’aventure pour toujours.

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– Daniel Constantinescu

Auteur

  • Michèle Villegas-Kerlinger

    Chroniqueuse sur la langue française et l'éducation à l-express.ca, Michèle Villegas-Kerlinger est professeure et traductrice. D'origine franco-américaine, elle est titulaire d'un BA en français avec une spécialisation en anthropologie et linguistique. Elle s'intéresse depuis longtemps à la Nouvelle-France et tient à préserver et à promouvoir la Francophonie en Amérique du Nord.

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