Le patrimoine africain à l’honneur au Collège français

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 12/02/2008 par Aline Noguès

«Elles tireront sur leur jupe… elles tireront sur leur jupe!» L’explication ne semble guère convaincre la jeune femme à l’air fâché. Mais il faudra bien se faire une raison car il est trop tard pour rallonger les jupes des filles: le spectacle va bientôt commencer!

Annik Chalifour est animatrice culturelle au Conseil scolaire de district du Centre-Sud-Ouest (CSDCSO) et, en ce mercredi 6 décembre, elle s’apprête à présenter le spectacle organisé par plus de 70 élèves du Collège français pour célébrer le patrimoine africain. Les élèves virevoltent autour d’elle, s’interpellent, se costument, esquissent un pas de danse pour répéter une dernière fois, cherchent encore le mot juste qui donnera plus de poids au texte à lire…

Et au moment de la répétition générale, malheur! On s’aperçoit que les jupes des adolescentes-danseuses de salsa auraient bien besoin de quelques centimètres de plus. Les adolescentes sont moins pudibondes qu’on aurait pu le croire et les adultes ne seraient pas forcément tous choqués, mais on ne peut pas prendre le risque de heurter qui que ce soit. C’est là tout un équilibre à trouver pour Annik Chalifour: «Nous sommes ici dans une école multiconfessionnelle où vivent des gens auprès de qui une telle chose ne passera pas. Dans ce contexte, il vaut mieux être plus conservateur que pas assez et respecter tout le monde.»

La préparation de ce spectacle ne s’est pas faite facilement, comme elle l’explique: «C’est difficile car il faut faire des pratiques sur leur temps libre, lors des pauses du midi ou après les cours en fin de journée. Cela a vraiment été un défi!»

Mais les efforts déployés n’auront pas été vains, assure Boris Vander Seypen, élève qui a préparé des chorégraphies de salsa: «Nous avons la chance de vivre dans une école multiculturelle, alors si par la danse, par ce spectacle, nous pouvons apporter quelque chose à la communauté, prôner le respect, cela nous fait plaisir!»

Publicité

Fait notable: le spectacle n’a pas été conçu et exécuté seulement par des élèves d’origine africaine. Pour Dalmar Abuzeid, élève de 12e année originaire du Soudan, c’est un grand motif de satisfaction: «Je suis heureux de constater que ce spectacle aura pu réunir beaucoup de monde. Le fait que des élèves de toute origine aient participé à ce spectacle permet d’éliminer des barrières de racisme ou de sexisme.»

Pendant que les élèves répètent une dernière fois, Annik Chalifour ajoute: «En organisant un tel spectacle, on voulait encourager la solidarité sociale, faire en sorte que les élèves s’impliquent dans un projet qui célèbre une culture et qu’ils prennent connaissance de la contribution des Noirs dans le développement de la société canadienne. Par ailleurs, l’autre objectif était d’améliorer leur communication en français. Nos élèves sont très artistiques, c’est bien! Mais on voulait aussi qu’ils s’expriment en français.»

Pendant une heure, les 70 artistes en herbe ont donc défilé: musique, danses africaines et antillaises, poème, chanson se sont succédé sous les yeux des autres élèves et du personnel.

«Nous organisons chaque année des célébrations dans le cadre du mois de l’Histoire des Noirs, rappelle Jo-Anne Doyon, directrice du Collège français. Ce spectacle lance les festivités et vient appuyer d’autres activités qui se tiennent dans le cadre des cours de musique, d’art dramatique ou autres.»

Auteur

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur