«Elles tireront sur leur jupe… elles tireront sur leur jupe!» L’explication ne semble guère convaincre la jeune femme à l’air fâché. Mais il faudra bien se faire une raison car il est trop tard pour rallonger les jupes des filles: le spectacle va bientôt commencer!
Annik Chalifour est animatrice culturelle au Conseil scolaire de district du Centre-Sud-Ouest (CSDCSO) et, en ce mercredi 6 décembre, elle s’apprête à présenter le spectacle organisé par plus de 70 élèves du Collège français pour célébrer le patrimoine africain. Les élèves virevoltent autour d’elle, s’interpellent, se costument, esquissent un pas de danse pour répéter une dernière fois, cherchent encore le mot juste qui donnera plus de poids au texte à lire…
Et au moment de la répétition générale, malheur! On s’aperçoit que les jupes des adolescentes-danseuses de salsa auraient bien besoin de quelques centimètres de plus. Les adolescentes sont moins pudibondes qu’on aurait pu le croire et les adultes ne seraient pas forcément tous choqués, mais on ne peut pas prendre le risque de heurter qui que ce soit. C’est là tout un équilibre à trouver pour Annik Chalifour: «Nous sommes ici dans une école multiconfessionnelle où vivent des gens auprès de qui une telle chose ne passera pas. Dans ce contexte, il vaut mieux être plus conservateur que pas assez et respecter tout le monde.»
La préparation de ce spectacle ne s’est pas faite facilement, comme elle l’explique: «C’est difficile car il faut faire des pratiques sur leur temps libre, lors des pauses du midi ou après les cours en fin de journée. Cela a vraiment été un défi!»
Mais les efforts déployés n’auront pas été vains, assure Boris Vander Seypen, élève qui a préparé des chorégraphies de salsa: «Nous avons la chance de vivre dans une école multiculturelle, alors si par la danse, par ce spectacle, nous pouvons apporter quelque chose à la communauté, prôner le respect, cela nous fait plaisir!»