Le parcours de Judith Snow, artiste quadriplégique

Depuis samedi 20 août jusqu’au 20 janvier 2012, le Musée royal de l’Ontario (ROM) propose Qui trace les contours du possible: le parcours de Judith Snow, une exposition intime réunissant des tableaux de cette artiste quadriplégique et championne de la cause de l’inclusion des personnes dites handicapées, connue dans le monde entier. Les oeuvres sont exposées dans l’Aile Hilary et Galen Weston, niveau 2.

«L’inclusion renvoie à la volonté de tirer parti des différences pour en faire profiter la société. Ce n’est pas une affaire de handicap», selon Judith Snow.

Titulaire d’une maîtrise en arts de l’Université York, Mme Snow innove sur le plan social et bâtit des collectivités inclusives, pleinement ouvertes à la diversité. Elle a fondé l’association Laser Eagles Art Guild qui offre aux personnes à mobilité réduite la possibilité d’expression de soi à travers l’art.

L’artiste visuelle est connue pour les causes qu’elle défend: l’Inclusion à l’école, les groupes de soutien, l’assistance personnalisée, l’autoplanification et la production artistique assistée.

Née à Oshawa en 1949, Judith Snow a été déclarée quadriplégique à l’âge de sept mois. Elle crée sa première esquisse à l’âge de 12 ans dans un centre de réadaptation, mais ce n’est qu’à 55 ans qu’elle commence réellement à exploiter ses talents artistiques, jusqu’alors découragés, ayant trouvé les moyens de peindre.

L’art avec un «traceur»

Qui trace les contours du possible présente 27 tableaux: 23 de Judith Snow et quatre de Felicia Galati, autre artiste de l’association Laser Eagles Art Guild.

Les oeuvres, huiles et aquarelles, illustrent la démarche originale de Judith Snow. Elle a commencé par utiliser un pointeur laser dirigé de la tête et travaille maintenant avec un «traceur» qui suit ses instructions verbales ou gestuelles pour exprimer ses émotions et ainsi créer ses œuvres d’art.

Des vidéos sous-titrées et des photos montrent aussi diverses techniques artistiques qu’emploient les membres de Laser Eagles Art Guild, tout en mettant en contexte le parcours de Judith Snow comme artiste socialement novatrice.

L’autobiographie de l’artiste, Who’s Drawing the Lines?, est en vente à la Boutique du ROM pendant toute la durée de l’exposition.

Source de célébration

L’exposition montre comment, grâce à sa pratique originale de l’art, Judith Snow a réussi, tout au long de sa vie, à dépasser les limites imposées par les perceptions afin d’exprimer ses émotions.

Une vingtaine d’œuvres qui traite des stéréotypes sur le handicap tout en illustrant l’émancipation de l’artiste, rendant ainsi hommage à la pluralité physique, intellectuelle et affective de Mme Snow.

«Qui trace les contours du possible est la dernière d’une série d’expositions qui traitent de questions concernant l’ensemble de la société», a déclaré Janet Carding, directrice du ROM.

«Je suis sûre que les visiteurs seront émus par le cheminement de Judith Snow, et seront décidés à l’aider à créer un monde où nos différences sont une source de célébration au lieu de nous définir.»

Accessibilité

Le Musée a pris plusieurs mesures en matière d’accessibilité pour cette exposition. Agrandis, les textes des étiquettes ont été placés plus bas sur les murs, afin que les visiteurs utilisant des aides à la mobilité puissent les lire plus facilement.

Les aveugles ou malvoyants bénéficieront aussi d’un guide tactile alliant braille, gros caractères et dessins en relief. Un audioguide décrivant sept des grandes œuvres d’art sera disponible pour permettre à celles et ceux qui ne pourraient pas autrement apprécier les tableaux de s’en faire une image visuelle.

Une brochure résumant les thèmes et le contenu de l’exposition est également offerte, sur place et sur le site du ROM. Pour en savoir plus sur l’accessibilité au Musée, consultez le site
rom.on.ca/visit/access/index_fr.php