Le Pakistan accuse l’OTAN d’avoir tué 24 de ses soldats

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Publié 26/11/2011 par Sebastian Abbot (The Associated Press)

à 22h01 HNE, le 26 novembre 2011.

ISLAMABAD – Le Pakistan a fermé samedi une route cruciale d’approvisionnement des troupes sous commandement américain en Afghanistan après la mort de 24 soldats pakistanais dans des bombardements aériens que le gouvernement impute à l’OTAN.

Islamabad a aussi donné 15 jours aux États-Unis pour quitter la base aérienne de Shamsi que la CIA utiliserait pour ses drones.

Le gouvernement accuse des hélicoptères et avions chasseurs de l’OTAN d’avoir attaqué deux postes de l’armée pakistanaise près de la frontière afghane vendredi soir dans le nord-ouest du pays.

À l’issue d’une réunion extraordinaire des responsables de la défense présidée par le Premier ministre Yousuf Raza Gilani samedi, le gouvernement a adressé à la presse un communiqué concernant la base aérienne de Shamsi.

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Ce site se trouve dans la province du Baloutchistan, dans le sud-ouest du pays. Les États-Unis sont soupçonnés de l’avoir utilisée pour lancer des drones armés (des avions télécommandés) et des aéronefs d’observation afin de maintenir la pression sur les talibans et hommes d’al-Qaïda dans la région tribale pakistanaise.

D’après des locaux, les postes militaires bombardés vendredi servaient à empêcher des talibans de franchir la frontière afghane et perpétrer des attaques en territoire pakistanais.

Les relations étaient déjà tendues entre Islamabad et Washington, en principe alliés depuis 2001 dans la guerre contre le terrorisme. La situation s’est notamment détériorée depuis que les forces spéciales américaines ont tué Oussama ben Laden dans le nord du Pakistan en mai, sans prévenir les autorités pakistanaises du raid. Le Pakistan dénonce également la multiplication des attaques de drones américains dans la zone frontalière.

Un porte-parole de l’Alliance atlantique a déclaré samedi qu’une enquête avait été ouverte mais qu’il était probable que la coalition soit responsable des frappes de vendredi.

Dans le communiqué publié samedi, le gouvernement indique également ses intentions d’évaluer toutes les relations diplomatique, militaire et de renseignement avec les États-Unis et les autres forces de l’OTAN.

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À Washington, la Maison-Blanche a fait savoir que des responsables civils et américains des États-Unis avaient offert leurs condoléances à leurs homologues pakistanais pour cette affaire.

Le communiqué des autorités américaines ne faisait pas allusion à la décision du Pakistan de bloquer les routes d’approvisionnement pour la guerre en Afghanistan, ni à sa demande de libérer la base de drones.

Plus tard samedi, l’administration Obama a promis une enquête complète sur cette tragédie.

Le dossier frontalier a toujours été source de tensions entre Islamabad et Washington, qui s’est par ailleurs engagé à retirer ses troupes de combat de l’Afghanistan d’ici la fin de 2014.

La majeure partie des violences qui surgissent en sol afghan sont perpétrées par des insurgés basés de l’autre côté de la frontière, sur le territoire pakistanais. Les forces de coalition ne sont pas autorisées à traverser cette ligne pour s’attaquer aux insurgés, bien que ceux-ci lancent parfois leurs attaques du côté pakistanais.

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Les autorités américaines ont accusé à plusieurs reprises les forces pakistanaises de soutenir les insurgés qui mènent leurs attaques depuis leur territoire ou, à tout le moins, de fermer les yeux.

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