Le nouveau maire de Montréal sera choisi mardi

à 19h35 HAE, le 19 juin 2013.

MONTRÉAL – Les Montréalais devraient avoir un nouveau maire par intérim, et un troisième maire en moins d’un an, au début de la semaine prochaine.

Le greffier de la Ville de Montréal a annoncé qu’un vote se tiendrait mardi prochain au cours d’une assemblée extraordinaire du conseil municipal afin de désigner un successeur à Michael Applebaum, qui a démissionné mardi après avoir été arrêté par l’Unité permanente anticorruption (UPAC). En attendant, la municipalité sera dirigée par le maire suppléant.

Les conseillers ont jusqu’à vendredi après-midi pour soumettre leur candidature. Le nouveau maire par intérim ne restera pas longtemps en poste puisque des élections municipales doivent avoir lieu le 3 novembre et qu’aucun des candidats dans la course ne semble intéressé à exercer les fonctions temporairement.

Le conseil compte actuellement 62 membres sur un total de 65 et le remplaçant de M. Applebaum doit être choisi parmi eux. Sur ce nombre, 41 siègent comme indépendants.

Michael Applebaum, son prédécesseur Gérald Tremblay ainsi que le maire de l’arrondissement de Verdun et vétéran de la politique municipale Claude Trudel ont tous les trois quitté leur siège au cours de la dernière année.

Plusieurs conseillers ont déclaré qu’ils réfléchiraient à la possibilité de se présenter. Deux d’entre eux ont déjà fait le saut.

François William Croteau, un membre de Projet Montréal et le maire de l’arrondissement de Rosemont—La Petite-Patrie, a été le premier à remettre son dossier de candidature au greffier.

M. Croteau a déclaré aux journalistes qu’il voulait tenter sa chance afin de calmer le jeu en prévision du scrutin de novembre et parce qu’il était temps de tourner la page sur le règne d’Union Montréal, qui a dominé l’hôtel de ville durant les dernières années.

«Je ne suis pas ici pour gagner en popularité auprès du conseil. Mon objectif est de servir les Montréalais et de m’assurer que le meilleur candidat possible se retrouve à la tête de la Ville», a-t-il affirmé.

François William Croteau a précisé ne pas vouloir briguer la mairie cet automne, mais assuré qu’il se représenterait dans son arrondissement.

Plus tard mercredi, Alan DeSousa, un autre conseiller d’expérience et maire de l’arrondissement de Saint-Laurent, a aussi manifesté son intérêt. Il a dit refléter la diversité de Montréal et a insisté sur le fait qu’il n’avait rien à cacher.

«Mon intégrité a été démontrée au cours de mes 27 ans de service publique durant lesquels ma réputation n’a jamais été entachée», a indiqué M. DeSousa.

Ancien membre d’Union Montréal, le conseiller a soutenu qu’il avait l’expérience et les connaissances nécessaires pour prendre les rênes de la métropole québécoise en attendant les élections. Il a confié avoir longuement réfléchi avant de se lancer.

«Je ne suis pas ici pour la gloire, a soutenu Alan DeSousa. La situation est urgente et il faut quelqu’un qui peut diriger.»

M. Applebaum a été arrêté lundi par l’UPAC. Il fait face à 14 chefs d’accusation, notamment pour fraude, complot, abus de confiance et corruption, relativement à une affaire de pots-de-vin et de favoritisme liée à deux projets immobiliers dans son arrondissement de Côte-des-Neiges—Notre-Dame-de-Grâce.

L’ex-maire par intérim assure qu’il est innocent. Il a retenu les services de l’avocat Marcel Danis, un ancien ministre conservateur sous Brian Mulroney.

Michael Applebaum a pris la relève de M. Tremblay en novembre, promettant de former une coalition avec les différents partis et de mettre fin à la corruption. Il était le premier anglophone à occuper la mairie de Montréal en 100 ans.

Gérard Tremblay a démissionné à la fin de l’année dernière à la suite de témoignages accablants à la Commission Charbonneau. Aucune accusation n’a été portée contre lui. La mairesse suppléante et conseillère de Lachine Jane Cowell-Poitras a brièvement dirigé la ville en attendant la nomination d’un maire par intérim.

La comparution de M. Applebaum est prévue pour le 9 octobre.