Le Népal sur le chemin de la réconciliation

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Publié 03/04/2007 par Binaj Gurubacharya (The Associated Press)

KATMANDOU –  D’anciens rebelles maoïstes au gouvernement népalais, c’est chose faite. Le royaume himalayen a franchi dimanche ce pas historique, nouvelle étape du processus de paix entamé l’année dernière et destiné à mettre un point final à l’insurrection maoïste, qui a duré dix ans et aura fait au moins 13 000 morts.

Au cours d’une cérémonie retransmise en direct à la télévision népalaise, le parlement a réélu dimanche Girija Prasad Koirala à la tête du gouvernement, puis six anciens rebelles ont prêté serment, cinq comme ministres et un comme secrétaire d’État. Vingt ministres en tout ont prêté serment, dont sept du parti du Congrès du Premier ministre, lequel présidait la cérémonie, l’air ravi.

À 84 ans, Koirala est réélu à la tête du gouvernement pour la sixième fois. «C’est le début d’un nouveau chapitre dans l’histoire du Népal. Je vous appelle tous à tourner le dos aux différences mineures pour avancer ensemble», a-t-il déclaré. «Le gouvernement se consacrera entièrement à l’établissement de la paix et de la sécurité dans le pays».

De son côté, le chef de la rébellion maoïste, Prachanda, dont le vrai nom est Pushpa Kamal Dahal, a salué le «début d’un nouveau Népal». «Notre priorité est désormais d’organiser les élections, qui devront être libres et équitables», a-t-il ajouté. «Notre objectif suivant est de fournir un soulagement immédiat au peuple avant de nous tourner vers le développement à long terme du pays».

Auparavant, un désaccord sur l’attribution des portefeuilles avait retardé d’une journée cette entrée historique des ex-rebelles au gouvernement. Mais, au cours d’une ultime réunion dimanche matin, le Parti des Marxistes-léninistes unis, non-affilié aux ex-rebelles, a finalement renoncé à obtenir le poste de vice-Premier ministre, numéro deux du gouvernement, qui reste au Parti du Congrès.

Un accord historique était intervenu vendredi soir lors d’une réunion entre le chef du gouvernement, les dirigeants des sept partis actuellement aux commandes et le chef maoïste Prachanda.

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Les anciens rebelles se sont vus attribuer des portefeuilles importants, comme celui de l’Information et de la Communication, qui contrôle la télévision publique, la radio et les journaux, ainsi que le ministère pour le Développement local. Par ailleurs, Sahana Pradhan, du Parti des Marxistes-léninistes, s’est vu attribuer le portefeuille des Affaires étrangères.

Le processus de paix avait débuté l’année dernière, les guérilleros entamant des pourparlers avec le gouvernement. Depuis, un accord de paix a été signé en novembre, les combattants ont désarmé et ont été rassemblés dans des campements sous égide des Nations unies et les maoïstes sont entrés au Parlement.

Le gouvernement intérimaire sera chargé d’organiser des élections cet été pour désigner une Assemblée constituante, à laquelle sera confiée la tâche de réécrire le texte fondamental et de décider du sort de la monarchie népalaise: le roi Gyanendra, ancien monarque autoritaire, a perdu son bras de fer avec les partis politiques et la quasi-totalité de ses pouvoirs.

En 2005, il avait dissous le gouvernement et le parlement et assumé tous les pouvoirs, décision qui déclencha d’immenses manifestations. Sous la pression, Gyanendra avait fini par céder en avril 2006, réinstallant le parlement et nommant Koirala comme Premier ministre. Le roi a depuis vu ses pouvoirs grignotés.

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