7 h 30 du matin. En ligne devant le comptoir d’un café étudiant, une poignée de cégépiens cernés attendent en bâillant leur dose de caféine avant d’aller en classe. Cette image renforce un mythe bien ancré dans notre société: une forte proportion de la population manque de sommeil et cette carence est nuisible pour la santé.
Est-ce vrai? Non, répond d’emblée le professeur Jim Horne, chercheur à la tête du Sleep Research Centre à l’Université de Loughborough en Angleterre. Dans un article publié récemment dans la revue New Scientist, ce spécialiste du sommeil s’applique à réfuter cette thèse.
Le scientifique s’attaque tout d’abord au fameux mythe du manque de sommeil. L’argument souvent avancé est le suivant: si les gens dorment davantage la fin de semaine et durant leurs vacances, c’est pour rattraper les heures de sommeil qui leur font défaut durant la semaine. Faux, rétorque Horne, en faisant remarquer que l’être humain, comme la plupart des mammifères, aura tendance à dormir plus longtemps s’il est placé dans des conditions propices au repos.
La relation entre le manque de sommeil et l’obésité? Elle existe, mais le chercheur en tempère l’importance. Selon lui, cette relation ne devient significative que lorsque le temps de sommeil tombe en deçà de cinq heures par nuit.
Qu’en est-il de la relation entre un déficit de sommeil et le diabète? Encore une fois, il y a une corrélation, mais elle serait amplifiée. S’il est vrai qu’une période prolongée de quatre heures de sommeil par jour cause une intolérance au glucose, l’effet est rapidement réversible après seulement une nuit de sommeil réparateur, précise Jim Horne. Tout le monde n’est évidemment pas d’accord avec lui.